La Cop16 sur la biodiversité entre dans sa deuxième semaine et doit permettre de concrétiser les objectifs que se sont fixés les Etats.
La Cop16 sur la biodiversité entre dans sa deuxième semaine, à Cali, en Colombie. Près de 140 ministres et une douzaine chefs d'État sont attendus lors de cette deuxième phase de la conférence internationale, la plus grande jamais organisée de par le nombre de participants.
Jamais la biodiversité n'a été autant menacée, par la destruction de l'environnement et le changement climatique.
Les Nations unies les appellent les "cinq cavaliers de l'Apocalypse", soit les cinq grandes raisons qui menacent la biodiversité. Et ces cinq facteurs sont d'origine humaine.
Il s'agit de la destruction des habitats, sur terre et dans la mer, de la surexploitation des ressources, des changements climatiques, de la pollution et des espèces envahissantes.
Aujourd'hui, sur huit millions d'espèces animales et végétales, un million sont menacées d'extinction, selon l'Ipbes, qui est à la recherche sur la biodiversité ce que représentent les experts du Giec pour les études sur le climat.
Et les conséquences pour l'homme ne sont pas négligeables.
Selon l'Ipbes, le bien-être d'au moins 3,2 milliards de personnes sur une population mondiale de 8 milliards est menacé par la dégradation des sols.
Sécurité alimentaire menacée
Les terres sont rendues moins fertiles, car épuisées, ce qui nuit évidemment à l'agriculture. Les océans sont également vidés de leurs ressources.
Les quantités d'eau potable se réduisent, la qualité de l'air baisse car moins il y a de forêts et de zones humides, moins il y a d'arbres et de végétaux pour absorber la pollution.
Comme l'écrivent les Nations unies, "des écosystèmes irremplaçables comme des parties de la forêt amazonienne se transforment et ne sont plus des puits mais des sources de carbone en raison de la déforestation".
La biodiversité en déclin, c'est aussi la disparition des pollinisateurs, comme des abeilles, qui sont pourtant indispensables à la reproduction des plantes et de trois quarts des cultures qui nourrissent l'humanité.
La surpêche et le réchauffement des mers et océans font disparaître les coraux, dont dépendent l'alimentation et le travail d'environ 850 millions de personnes. Agissant en brise-lame, ils sont aussi un rempart contre la violence des tempêtes tropicales. Or, selon le Fonds mondial pour la nature "environ un quart des récifs coralliens mondiaux a déjà subi des dégâts irréversibles".
Réduire le financement public de la destruction de l'environnement
Le défi est donc colossal. En 2022, lors de la Cop15, une feuille de route a été adoptée pour "stopper et inverser" la tendance destructrice d'ici 2030. Restent à trouver des mécanismes pour parvenir à la vingtaine d'objectifs fixés.
Seule une trentaine de pays ont expliqué comment ils comptaient davantage protéger mais aussi restaurer les écosystèmes détruits.
Un autre grand axe est de réduire les dépenses publiques qui détruisent la biodiversité. Sauf qu'il faut encore chiffrer ces subventions ou avantages fiscaux "néfastes pour l'environnement".
Une estimation de l'organisation Earth track chiffre ces subventions néfastes à 2 600 milliards de dollars par an, soit 2,5% du PIB mondial.
Si la présidente de cette Cop s'est félicitée vendredi dernier des "très bons progrès dans les négociations" à mi-parcours de la conférence, elle a toutefois concédé que la mobilisation des ressources pour la sauvegarde de la nature reste "l'une des questions les plus difficiles" dans ces discussions.