Les entreprises malgaches nouvellement créées peinent à dépasser le cap des deux ans. Conjonctures défavorables, accès aux crédits et manque de compétences dans tel ou tel domaine sont autant des raisons qui les poussent à fermer leurs boutiques.
Bien que la dynamique soit forte dans la création d'entreprises, de nombreuses nouvelles structures rencontrent des difficultés pour perdurer. Selon une étude récente, l'espérance de vie d'une nouvelle entreprise est de deux ans. Plus de 80% d'entre elles échouent, faute de capitaux et d'accès au crédit et chancellent dans la façon de mener à terme un projet. Au terme des concours d'entrepreneuriat innovants où les projets se bousculent par milliers, seulement 20% d'entre eux restent viables au-delà de deux ans. Ce sont les statistiques fournies par le Centre d'excellence en entrepreneuriat (CEENTRE).
D'ailleurs, depuis les années de coronavirus, la tendance à créer des entreprises est repartie à la hausse. Elle a rattrapé les chiffres d'avant la pandémie avec une moyenne annuelle de mille cinq cents entreprises créées selon l'Economic Development Board of Madagascar (EDBM). Cet engouement pour l'entrepreneuriat est expliqué par les spécialistes comme étant la résultante de différents facteurs.
Louable
Il y a, entre autres, les actions des influenceurs, les masterclasses et les idéations. « Cette avancée est louable malgré la conjoncture, et il ne faut pas se morfondre avec le taux de mortalité élevé des nouvelles entreprises et leur espérance de vie puisque c'est une réalité, mais c'est un autre sujet. Cette nouvelle dynamique est tirée par les multiples activités de vulgarisation de l'esprit entrepreneurial », soutient un économiste. Cela témoigne aussi d'une volonté des gens à aller dans le sens de la création d'entreprises. Mais ce phénomène pourrait-il aussi être interprété comme un signe d'une certaine précarité de la situation ?
Selon l'interprétation d'un formateur en entrepreneuriat, « L'important ici est d'observer comment les individus s'engagent dans l'entrepreneuriat. En effet, la plupart des entrepreneurs ont connu des échecs avant de réussir. Mais la capitalisation et l'intention entrepreneuriale, signifiant que peu importe la conjoncture, les idées d'entreprendre renaissent, se renforcent malgré les échecs », soutient cet acteur.
Sur le marché, la réalité est plus ou moins percutante. Un jeune entrepreneur dans le domaine de la communication partage les défis qu'il a rencontrés pour s'y établir: « Nous avons eu des soucis dans la capacité de notre produit à générer assez de chiffres d'affaires. Nous savions qu'il y avait des débouchés, mais nous ignorions la segmentation des clients. En tant que novice, il nous a été difficile de les identifier et de comprendre leurs comportements et, au fil du temps, nous avons eu du mal à les suivre », concède-t-il. Plus tard, il lui a fallu changer de stratégie et supporter le coût de changement de cible après avoir testé le marché.
Pour aider ces entreprises dans le développement de leurs activités, des incubateurs ont vu le jour.