En visite d'État au Maroc depuis lundi, Emmanuel Macron compte, au sein de sa délégation, une quarantaine de chefs d'entreprise françaises. Le changement de position de Paris au cours de l'été, avec son soutien au plan d'autonomie de Rabat sur la question du Sahara occidental, profite aux entreprises, non seulement dans tout le royaume mais plus spécifiquement dans cette région, où les sociétés françaises sont bien décidés à conquérir de nouveaux marchés.
Le Sahara occidental est une large bande désertique aux ressources importantes, qui comprend du phosphate, exploité par le géant marocain OCP, ou encore une vaste industrie de la pêche grâce aux eaux poissonneuses de la longue côte Atlantique du territoire. L'entreprise bretonne Chancerelle y est d'ailleurs déjà présente pour la transformation des produits de la mer.
L'autre gros potentiel du Sahara occidental, selon Étienne Giros, président du Conseil français des investisseurs en Afrique, est le secteur des énergies renouvelables.
« Cette région-là est absolument idéale pour développer une vraie industrie d'énergies solaires, soit pour équiper déjà le Sahara occidental lui-même, mais surtout pour faire aussi un centre de production pour le sud du Maroc. Si le contexte général des relations entre la France et le Maroc s'améliore, et que du coup, c'est un peu plus facile et que ça crée de l'envie pour les entreprises françaises, et deuxièmement avec un accueil favorable de la partie marocaine, je pense qu'il y a quand même quelques bons projets à développer », déroule-t-il.
« Une façon de développer le territoire »
Le Front Polisario, désigné par l'ONU comme « le représentant du peuple du Sahara occidental », a déposé de nombreuses plaintes, sans succès, contre des entreprises françaises, qui sont accusées par les Sahraouis « de financer la colonisation ».
« On peut aussi voir ça en disant que c'est une façon de développer le territoire, de faire vivre la population, et de créer de la richesse. C'est plutôt notre point de vue », défend Étienne Giros. Infrastructures portuaires et ferroviaires, parc éolien... la France se positionne dans la région. Proparco, la branche privée de l'Agence française de développement, devrait prochainement financer un projet de ligne à haute tension entre la capitale, Dakhla, et Casablanca.