Au Mali, c'est ce mardi 29 octobre 2024 que la cour d'appel de Bamako doit se prononcer sur la remise en liberté des onze opposants de la plateforme de la « Déclaration du 31 mars ». Voilà quatre mois que ces cadres de partis politiques maliens ont été arrêtés, ils sont notamment poursuivis pour « opposition à l'exercice de l'autorité légitime » et « complot ». Le mois dernier, la justice avait ordonné leur libération sous contrôle judiciaire.
À la veille de la décision de la cour d'appel de Bamako, le parti Yelema et le Mouvement Reconstruire - Baara Ni Yiriwa appelaient les Maliens à observer « trois minutes de pause » en fin de matinée pour demander pacifiquement la libération de tous les prisonniers d'opinion. « Certains l'ont fait dans leur lieu de travail, certains en famille, d'autres en voyage. Chacun devrait à son niveau voir ce qu'il peut faire pour se pencher sur la situation de nos camarades détenus, estime Youssouf Diawara, président de Yelema. Nous voulons de façon responsable apaiser. Travailler à ce que tout le monde sorte et qu'ensemble, on puisse sortir le pays de cette situation difficile. Nous sommes des responsables et nous avons donc aussi notre part de responsabilité dans la gestion de notre vie politique et de notre vie tout court. Nous serons, de façon responsable, capables d'orienter les décisions à venir. »
Car quatre mois après l'arrestation de leurs onze collègues, les membres signataires de la Déclaration du 31 mars ne se contentent plus d'exiger la seule libération de leurs camarades, ils dénoncent désormais l'incarcération de plus en plus généralisée des voix critiques de la transition.
Alors que les activités politiques sont de nouveau autorisées depuis le mois de juillet, les opposants ne comprennent pas le maintien de leurs cadres en détention, alors que la justice avait déjà décidé de leur libération sous contrôle judiciaire. Une décision contre laquelle le procureur général s'était opposé, renvoyant l'affaire devant la cour d'appel qui doit statuer ce mardi.
Les opposants veulent désormais aussi mettre la lumière sur ceux qu'ils considèrent comme des prisonniers d'opinion comme le chroniqueur radio Ras Bath, l'influenceuse Rose Vie Chère, le militant associatif Clément Dembélé ou encore l'économiste Étienne Fakaba Sissoko.