Des officiels français et marocains ont salué les nombreux accords signés par les deux pays dans des secteurs stratégiques à l'occasion de la visite d'Etat que le président Emmanuel Macron a entamé lundi à Rabat sur invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Le Maroc et la France ont signé lundi à Rabat vingt-et-deux accords dans des secteurs portant sur les domaines ferroviaires, les énergies, l'aviation, la sécurité, la protection de l'environnement, le sport, l'hydraulique, l'enseignement, la culture, l'écosystème de l'industrie culturelle et créatives et des jeux vidéos, la création d'un accélérateur d'investissement Maroc-France, la décarbonation, la transition énergétique.
Les deux parties ont également signé le protocole d'accord relatif à l'extension de la deuxième phase du parc éolien de Taza ; le protocole d'accord entre CMA-CGM et Tanger ; le protocole d'accord relatif au centre de recherche franco-marocain (CRFM).
Pour le ministre français de l'Intérieur, Bruneau Retailleau, la visite du Président français, est une consécration d'une amitié de longue date entre Rabat et Paris.
Il s'exprimait à l'issue de la cérémonie de signature de plusieurs accords entre le Royaume du Maroc et la République française, présidée par le Roi Mohammed VI et le Président français Emmanuel Macron.
M. Retailleau a déclaré avoir signé "deux accords importants". "Le premier porte sur une Déclaration d'intention relative au renforcement de la coopération en matière de protection civile, qui va nous permettre de développer les relations et l'échange en matière de sécurité civile sur d'importants sujets", a-t-il relevé.
Il a indiqué que le deuxième concerne une Déclaration d'intention relative au renforcement de la coopération en matière de lutte contre les feux d'espaces naturels, notamment les bombardiers d'eau et les techniques aériennes pour la lutte contre les feux de forêt.
Dans le domaine de l'éducation, le Maroc et la France ont signé un accord au titre de la période 2024-2026 lequel permettra de favoriser de nouvelles initiatives de coopération approfondie entre les deux pays, selon la ministre française de l'Education nationale, Anne Genetet.
Elle a précisé que cet accord, qui est une Déclaration d'intention pour la coopération dans l'éducation 2024-2026, vient renforcer l'accord-cadre en vigueur entre les deux pays depuis 2017 dans ce domaine.
La ministre a expliqué qu'il s'agit aussi "d'accompagner" le Maroc dans le cadre de sa réforme du système éducatif à l'horizon 2030, à travers l'échange d'expertises.
Cette Déclaration d'intention entend développer "la coopération bilatérale au bénéfice des axes suivants : le soutien des formations d'excellence, l'accompagnement des filières d'enseignements techniques, le renforcement du réseau des établissements d'enseignement français au Maroc, la contribution à l'enseignement de la langue arabe en France et la redynamisation des partenariats inter académiques".
Pour sa part, le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand, s'est dit "très fier de voir le travail d'ALSTOM, d'EGIS et de VOSSLOH avec des entreprises marocaines", ce qui montre que les deux pays avancent "ensemble sur des partenariats de technologies d'avenir".
Selon lui, le ferroviaire est l'un des domaines où le Maroc et la France partagent "une histoire et un partenariat anciens". Le ministre s'est également félicité des "très belles coopérations" entre les deux pays dans les domaines de l'économie, de l'industrie et de l'énergie.
Dans le domaine de la culture, la ministre française de la Culture, Rachida Dati a souligné que les deux pays ont signé plusieurs accords "leur permettant de développer de véritables échanges dans tous les métiers liés à la culture, à l'art, au cinéma et au patrimoine".
"C'est un partenariat fort que nous allons évidemment mettre en oeuvre", a-t-elle poursuivi, insistant sur les liens d'amitié et de partenariat historiques que partagent le Maroc et la France.
Le directeur général de l'Office national des chemins de fer (ONCF), Mohamed Rabie Khlie, a indiqué, que le Maroc s'est engagé, après l'expérience réussie du train à grande vitesse, dans un plan d'envergure pour développer le réseau ferroviaire pour la période 2024-2030, en coopération avec les entreprises françaises.
Il a relevé que l'expérience marocaine en matière de train à grande vitesse "a obtenu des résultats très satisfaisants", soulignant que plusieurs projets portant sur ce domaine sont prévus "avant l'organisation de la Coupe du monde 2030".
Pour la directrice des Affaires internationales et européennes de la BPI France, Isabelle Bébéar, les deux accords de partenariat signés, lundi par la Banque Publique d'Investissement (BPI-France) avec l'OCP et le Fonds Mohammed VI pour l'Investissement permettent d'encourager le développement des coopérations franco-marocaines.
Ces accords "nous permettront de mettre en marche des dispositifs visant à accélérer" cette coopération, a-t-elle ajouté, soulignant qu'il s'agit également d'un cadre de coopération en vue "d'investir au Maroc et en Afrique ensemble", a-t-elle dit.
Un Protocole d'accord sur la création d'un accélérateur d'investissements Maroc-France a été signé par le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, Mohamed Benchaaboun, le directeur général de l'Agence Française de Développement (AFD), Rémy Rioux, la directrice générale de STOA, Marie-Laure Mazaud, et la directrice des Affaires internationales et européennes de la BPI France, Isabelle Bébéar.
Il s'agit d'un Protocole d'accord de près de 3 milliards de Dirhams de capitaux portant sur la création d'un accélérateur d'investissements Maroc-France.
Le second Protocole d'accord entre le groupe OCP et l'Agence française de développement dans le domaine de la décarbonation a été signé par le Président Directeur Général du Groupe OCP, Mostafa Terrab, le Directeur Général de l'AFD, Rémy Rioux et la directrice des Affaires internationales et européennes BPI France, Isabelle Bébéar.
D'un montant de 350 millions d'euros, cet accord porte sur le soutien à la stratégie de décarbonation du Groupe OCP au Maroc, le soutien au développement des chaînes de valeur agricoles et alimentaires en Afrique via l'appui à la Plateforme "Agrifinance" de l'OCP, le soutien et l'intensification des partenariats entre entreprises françaises et le Groupe OCP et le soutien à la formation et à la recherche dans le domaine de la sécurité alimentaire.