Au Tchad, les messages de soutien se multiplient alors que le président Mahamat Idriss Déby a décrété trois jours de deuil national après une attaque de Boko Haram sur une base militaire, dimanche soir, qui a fait au moins une quarantaine de morts dans les rangs de l'armée tchadienne. D'un bord à l'autre du spectre politique, une véritable union sacrée se dessine face à l'une des attaques les plus violentes enregistrées ces dernières années.
Le président du Tchad Mahamat Idriss Déby est arrivé lundi en treillis militaires sur la base militaire endeuillée pour lancer une opération de représailles baptisée « Haskanite », du nom de cette plante épineuse typique de la région. Sur les images de la présidence, on peut le voir au milieu des débris calcinés, au chevet des blessés, puis jeter une pelletée de terre sur le corps des défunts. « Nous irons venger nos morts », a-t-il déclaré.
Ce n'est pas la première fois qu'il monte au front. On se souvient du défi lancé aux rebelles du Nord depuis Kouri 60 en août 2023. L'image rappelle aussi celle de son père Idriss Déby, dirigeant les opérations contre Boko Haram après l'attaque de Bohoma, il y a quatre ans.
Vague de solidarité
Après cette attaque meurtrière, d'un bord à l'autre du spectre politique, les messages de soutien se sont multipliés. Une vague de solidarité qui transcende les clivages politiques. Des institutions jusqu'au plus radicaux des opposants, tels que Succès Masra qui exprime ses condoléances « aux familles [des] soldats tombés en protégeant [les] frontières ».
Ou encore le porte-parole du GCAP Max Kemkoye : « Honneur à leur sacrifice », écrit-il, avant de s'interroger sur le silence de l'état-major et d'éventuelles failles sécuritaires qui auraient pu conduire au drame.
Depuis son exil parisien, l'ancienne première dame Hinda Deby s'est dite « profondément attristée ». Cette dernière se tient en retrait de la politique depuis l'arrivée au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, qui décrit dans son autobiographie les rapports tendus qu'il entretenait avec sa belle-mère.
Désigné dans le même ouvrage comme un adversaire politique, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine, s'est aussi fendu d'un message, dessinant ainsi une forme d'union sacrée face à l'insurrection jihadiste, qui pourrait bien servir la cote de popularité du général-président.
Renforcer l'aide dans la lutte contre le terrorisme
Dans un communiqué publié en fin de matinée mardi, le gouvernement a appelé la communauté internationale à intensifier son soutien et à renforcer l'aide dans la lutte contre le terrorisme. Il annonce aussi que l'armée est actuellement à la poursuite des assaillants et qu'un bilan détaillé de l'opération sera bientôt rendu public.
L'ambassade de France au Tchad a également présenté ses condoléances aux familles des victimes et réaffirmé se tenir aux côtés du Tchad dans la lutte contre le terrorisme.