Le défi de la sécurité alimentaire combiné aux enjeux de l'employabilité des jeunes en réponse à la migration irrégulière est au coeur de la démarche de l'Association africaine de jeunesse agricole et culturelle/Comité de lutte pour la fin de la faim (AJAAC/COLUFIFA).
De concert avec le projet Agri-jeune, ses membres ont procédé hier, lundi 28 octobre à leur siège à Faoune (Nord), à la remise aux jeunes de plusieurs communes rurales d'intrants destinés à la promotion de l'aviculture.
Le partenariat qui lie l'Association africaine de jeunesse agricole et culturelle/comité de lutte pour la fin de la faim (AJAAC/COLUFIFA), dont le siège est à Faoune dans le nord de Sédhiou et le projet Agri-jeune mobilise les jeunes ruraux de plusieurs communes dans la création de chaînes de valeurs à partir du potentiel local.
Hier, lundi, ils ont procédé à la remise d'intrants aux différents bénéficiaires intervenant dans la filière avicole. « Nous avons 89 bénéficiaires mais seuls 20 vont pour le moment recevoir des aliments et produits avicoles. Ils sont dotés de 18 sacs d'aliment composés d'aliments de démarrage, d'aliments de finition et d'aliments de croissance. A cela s'ajoutent des produits phytosanitaires. Ils ont déjà construit leur poulailler et ce sont des bénéficiaires directs », explique Ansoumane Sambou, l'agent comptable et financier de AJAAC/COLUFIFA.
Et de poursuivre « il y aura une seconde phase qui consiste à identifier ceux qui ont besoin de la construction et de les assister à la réalisation. Nous avons d'abord les communes de Diaroumé, Oudoucar et Samé Kanta. Suivront ensuite d'autres communes de la région de Sédhiou et ailleurs dans le sud du pays. Nous avons pris les dispositions avec nos partenaires pour accompagner les jeunes dans la création de l'emploi et la lutte pour la fin de la faim, comme le souligne notre crédo ».
Entreprendre et réussir chez soi, c'est possible !
Venu présider cette cérémonie de distribution, l'adjoint au sous-préfet de Diaroumé magnifie cet accompagnement des jeunes en les engageant à rester et réussir dans leur terroir. « il ne reste que d'accompagner ces jeunes-là dans la formation continue et le suivi de proximité. Je les exhorte à utiliser à bon escient tous les matériels qu'ils ont reçus. Je leur demande ensuite de s'investir dans les défis, réussir ici sans jamais être tenté par l'émigration irrégulière », a dit Cheikh Sadibou Mané.
Le message a été bien perçu par les bénéficiaires qui s'engagent à se donner corps et âme pour relever le défi. L'un d'eux, Ibrahima, originaire de Gnandanki notera : « nous sommes très satisfaits de cet accompagnement. Nous souhaitons que AJAAC ait encore d'autres programmes et projets pour continuer à nous soutenir dans la résolution de l'équation de l'emploi. Je demande à mes camarades de ne jamais tenter l'émigration car le potentiel est là pour réussir chez nous ».
Les représentants des collectivités territoriales ont également exhorté ces jeunes à plus de persévérance. Pour ce qui est du suivi, l'agent comptable et financier de AJAAC/COLUFIFA Ansoumane Sambou rassure : « le suivi se fait à trois niveaux. D'abord, AJAAC va faire le suivi, les services techniques de l'élevage et enfin les partenaires de Agri-jeunes. Le don n'est pas remboursable mais c'est juste pour créer de l'emploi », précise-t-il. A relever enfin que AJAAC/COLUFIFA détient sa lettre de noblesse dans la promotion de diverses filières agricoles et son président Djibril Baldé entend faire de cette coopérative agricole un véritable levier de lutte pour la sécurité alimentaire au Sénégal.