Une odeur de remaniement ministériel semble planer sur les hautes sphères du pouvoir au Cameroun, alimentée par des manœuvres politiques qui impliquent jusqu'à la Première Dame, Chantal Biya.
Dans les coulisses du sérail de Yaoundé, certains responsables politiques n'hésitent pas à mobiliser tous les moyens à leur disposition pour obtenir ou conserver leur position. C'est le cas de Baoro Théophile, 2e vice-président de l'Assemblée nationale, qui a récemment fait acheminer près de 200 bœufs jusqu'à Nnanga Eboko, avec la bénédiction de Koulagna Koutou Denis, directeur général de la SODEPA (Société de Développement et d'Exploitation des Productions Animales).
Selon les explications de Baoro Théophile et Koulagna Koutou Denis, ces cadeaux destinés à la Première Dame visent à obtenir son intercession auprès du Président de la République en vue d'une nomination ministérielle dans le prochain gouvernement. Fait notable, les animaux ont été acheminés du marché de Meiganga sans payer les frais habituels, avec l'argument qu'il s'agissait des "taureaux de la Première Dame".
Ces manœuvres traduisent l'intensité des intrigues politiques qui agitent les cercles du pouvoir à l'approche d'un éventuel remaniement ministériel. Chaque responsable met en oeuvre sa stratégie pour préserver ou améliorer sa position, quitte à mobiliser des moyens inhabituels.
L'implication présumée de la Première Dame dans ces tractations soulève des interrogations sur le rôle qu'elle pourrait jouer dans les futurs changements au sein du gouvernement. Son influence auprès du Chef de l'État fait d'elle une cible de choix pour ceux qui souhaitent accéder à des postes de responsabilité.
Au-delà des cadeaux et autres pratiques, ce type de manœuvres illustre la nature parfois opaque des processus de décision politique au Cameroun. Les changements ministériels, loin d'être le fruit d'une évaluation objective des compétences, semblent dictés par des jeux d'influence et de pouvoir.
Dans un contexte marqué par de nombreux défis économiques et sociaux, ces intrigues politiques soulèvent des interrogations légitimes sur la capacité du gouvernement à se concentrer sur les priorités du pays plutôt que sur les intérêts personnels. L'avenir dira si le prochain remaniement saura répondre aux attentes des Camerounais.