Alger — Le Laboratoire central de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) a été inauguré, mardi, après avoir bénéficié d'une modernisation selon les normes internationales les plus récentes.
La cérémonie d'inauguration de ce laboratoire doté d'équipements de pointe, qui se trouve au niveau de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), a été présidée par le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun en présence du Secrétaire général du ministère de la Santé, Mohamed Talhi, de l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie, Georg Felsheim, du Directeur régional pour les Etats arabes du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Abdallah Al Dardari, et de la Représentante résidente du PNUD en Algérie, Natasha Van Rijn.
Considéré comme l'un des plus grands laboratoires en Afrique, cet édifice qui s'étend sur une superficie de 1200 m2, comprend plusieurs unités qui veillent au contrôle de la qualité, de l'efficacité et de la sécurité des produits pharmaceutiques, dispositifs médicaux et vaccins.
La rénovation de ce Laboratoire central s'inscrit dans le cadre de l'initiative de l'Accélérateur ACT (dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la pandémie de Covid-19 lancé par l'OMS en 2020), avec un financement allemand via la KfW Banque de développement, en coordination avec le PNUD.
S'exprimant à cette occasion, M. Aoun a souligné le "rôle central" de ce laboratoire dans le développement de l'industrie pharmaceutique en Algérie et le renforcement de la sécurité sanitaire du pays en répondant aux besoins du marché national en médicaments locaux, exclusivement grâce aux compétences et capacités nationales.
Cet "édifice médical" permettra à l'Algérie de renforcer la qualité des produits pharmaceutiques, dispositifs médicaux et vaccins, à travers l'extension du champ des analyses, l'amélioration de la performance et la réduction des délais de commercialisation des produits grâce aux équipements et matériels de pointe dont dispose le laboratoire, a soutenu le ministre.
Il a, à cet égard, souligné la nécessité pour les laboratoires algériens de se mettre au diapason des normes internationales, notamment les normes ISO, afin d'obtenir l'accréditation de l'OMS, "garant de la qualité et de l'excellence".
M. Aoun a, par ailleurs, mis en avant l'importance de l'ouverture du Laboratoire central de l'ANPP aux étudiants et chercheurs, à travers l'élaboration d'une feuille de route en matière de formation.
La facture des anticancéreux réduite de 400 millions d'euros en 2025
De son côté, le Directeur général de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques, Cherif Delih, a affirmé que le Laboratoire central appuiera le secteur sanitaire à travers la promotion de la production pharmaceutique, "contribuera à relever les défis de demain et nous permettra de retrouver notre place en matière de règlementation pharmaceutique".
Pour sa part, M. Al Dardari a indiqué dans son allocution que l'inauguration du Laboratoire central constituait une "contribution significative" aux efforts de l'Algérie visant à assurer le contrôle de la qualité des médicaments et des dispositifs médicaux, saluant les efforts du pays dans la promotion de l'industrie pharmaceutique et la garantie de l'accès à des "produits sûrs".
Intervenant à cette occasion, M. Felsheim a précisé que la pandémie de Covid-19 avait mis en lumière l'importance de la prévention contre les maladies contagieuses potentiellement épidémiques, d'où la nécessité, a-t-il dit, de "développer la production des vaccins et des produits pharmaceutiques en Afrique".
L'Algérie est désormais "mieux préparée" à faire face aux crises sanitaires, notamment grâce à sa capacité à lancer des produits pharmaceutiques sur les marchés local et international, a-t-il dit.
Animant une conférence de presse en marge de l'inauguration du Laboratoire central, M. Aoun a fait savoir que l'Algérie disposait de 213 usines de production de médicaments couvrant 75% des besoins du pays en médicaments essentiels, relevant que ce taux augmentera à 85% fin 2024 avec l'entrée en service de six (6) nouvelles usines de production des anticancéreux, qui devraient produire 70% de différents types d'anticancéreux, a-t-il dit.
Outre ces six usines, M. Aoun a également fait état de la réalisation en cours de trois (3) autres usines, ce qui permettra de réduire la facture d'importation de ces médicaments de 400 millions d'euros en 2025.
La consommation de médicaments en Algérie progresse annuellement de 15%, a fait observer le ministre, soutenant que pour y faire face, des facilités sont accordées aux investisseurs en matière de production pharmaceutique. Et d'insister, à cet égard, sur l'importance de l'amélioration de la distribution des médicaments pour assurer leur disponibilité sur le marché.
Pour ce qui est des vaccins pour les enfants, M. Aoun a assuré qu'"ils figurent parmi les priorités du secteur conformément aux instructions du président de la République". Différents types de ces vaccins sont disponibles sur le marché, a-t-il affirmé, faisant état d'un projet du groupe SAIDAL pour leur production à compter de 2025.