C'est un sujet qui fâche, mais la question de l'immigration ne pouvait pas être absente des discussions avec les autorités marocaines à l'occasion de la visite d'État d'Emmanuel Macron à Rabat. Elle a donc été abordée par le président de la République et le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui fait partie de la délégation, mais avec la volonté d'arrondir les angles.
« Le but, ce n'est pas de braquer », murmurait-on dans la délégation française au début de la visite du président de la République. Sur l'immigration comme sur le reste, la volonté était de reprendre le dialogue avec les Marocains.
C'est Emmanuel Macron dans son discours devant le Parlement qui a donné le ton en pointant ses attentes sur cette question : « Je pense à l'immigration illégale et à la nécessité d'une coopération naturelle et fluide en matière consulaire. Chacun voit bien que cette question est aussi une question de confiance réciproque. Elle constitue, pour beaucoup de Français, une attente des plus fortes. Nous avons besoin, davantage encore, de résultats. »
En jeu, ces fameux laissez-passer consulaires qui permettent aux Marocains, sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), de retourner dans leur pays, délivrées au compte-goutte par Rabat.
Pas d'objectif chiffré ni d'agenda
Bruno Retailleau en a fait son cheval de bataille depuis son arrivée place Beauvau et dans la capitale marocaine, aux côtés de son homologue, il a voulu montrer qu'il travaillait à une amélioration : « Sur la question des réadmissions de ressortissants marocains en situation irrégulière, nous avons un cadre et des procédures. Nous avons convenu de les améliorer pour raccourcir les délais et pour mieux faire en termes de nombre de personnes réadmises. Nous avons convenu avec mon homologue de suivre directement cette question à notre niveau. »
Un engagement personnel à mieux faire et une méthode, à défaut d'objectif chiffré ou d'agenda.