Au Niger, le 29 juillet dernier, la justice ordonnait la remise en liberté provisoire de quatre anciens ministres du président renversé Mohamed Bazoum. Arrêtés après le coup d'État du 26 juillet, tous les quatre sont poursuivis pour « atteinte à la sécurité nationale » et « crime de trahison ». Trois mois après cette décision de la justice nigérienne, aucun d'entre eux n'a finalement été libéré.
Ils n'attendaient plus que l'ordonnance de levée d'écrou pour être remis en liberté provisoire. Hama Amadou Souley, l'ancien ministre de l'Intérieur nigérien sous la présidence de Mohamed Bazoum, l'ex-ministre des Finances Ahmat Jidoud, celui de l'Énergie, Ibrahim Yacoubou, et son collègue du Plan, Rabiou Abdou se trouvent toujours en prison, trois mois plus tard.
« C'est le statu quo », indique une source proche du dossier. Rien n'a bougé depuis que la Chambre de contrôle de l'instruction, qui fait office de cour d'appel, a ordonné leur remise en liberté provisoire.
Ni cette instance, ni le juge d'instruction du tribunal militaire, n'ont par la suite répondu aux courriers des avocats qui demandaient l'exécution de cette décision.
Une accusation supplémentaire ajoutée à leur dossier
Selon cette même source, une nouvelle accusation a depuis été ajoutée au dossier des quatre anciens ministres : celle « d'association de malfaiteurs ». Sur cette base, ils font l'objet d'un nouveau mandat de dépôt.
Les avocats des quatre anciens ministres ont déposé une requête en annulation. Ils dénoncent un vice de forme et ils estiment qu'aucun fait nouveau, depuis leur arrestation, ne justifie cette accusation supplémentaire.