Tunisie: Des créateurs de contenus arrêtés sur fond de polémiques sur les réseaux sociaux

En Tunisie, des mandats de dépôts ont été émis contre au moins cinq créateurs de contenus pour « atteinte à la pudeur et harcèlement d'autrui via les réseaux sociaux » selon le Code pénal. Un tour de vis consécutif à plusieurs polémiques sur les réseaux sociaux du pays, dénoncé par des défenseurs des droits.

Ce coup de filet succède à une mise en garde du ministère de la Justice publiée via communiqué le 27 octobre. Le texte avertit que des enquêtes pénales seront ouvertes contre toute personne « produisant, diffusant ou publiant des images ou des vidéos comportant des contenus portant atteinte aux valeurs morales ».

Depuis le début de la semaine, la polémique enfle en Tunisie après ce resserrement autour des créateurs de contenu entamé par le ministère de la Justice « suite à la prolifération de l'utilisation des réseaux sociaux, en particulier TikTok et Instagram, par certains individus pour diffuser des contenus d'information contraires aux bonnes moeurs » selon les mots du communiqué de la justice.

Polémiques sur les réseaux

En toile de fond, une affaire qui aurait dû n'être qu'un simple fait divers, mais dont l'histoire a généré des millions de vues sur les réseaux sociaux : la séparation d'un couple d'influenceurs, Azizos et Emna, qui devient polémique lorsqu'une tiktokeuse, Nawres, commence à les attaquer dans des vidéos avec des propos homophobes et la publication de données personnelles.

Un règlement de comptes qui attise la toile tunisienne : une semaine plus tôt, c'était une intervention chirurgicale qui était diffusée en direct sur TikTok, suscitant l'indignation sur les réseaux.

Autant de polémiques qui servent d'arguments à la justice pour serrer la vis. Si certains internautes saluent cette « mise au pas morale », de nombreux défenseurs des droits humains s'inquiètent de ce qu'ils estiment être une nouvelle atteinte aux libertés. Le réseau social TikTok compte un peu plus d'un million d'abonnés en Tunisie.

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