Congo-Kinshasa: Samboko - Les habitants informés sur le mandat et le travail de la MONUSCO

communiqué de presse

« La MONUSCO est ici à l'invitation du gouvernement congolais. Donc, tout ce que nous faisons, c'est en parfaite collaboration avec les autorités congolaises qui nous ont demandé de les accompagner dans un certain nombre de tâches, non pas pour les remplacer, mais pour les appuyer ».

C'est l'essentiel de la sensibilisation qu'une délégation du sous-bureau de la MONUSCO/Beni a organisée mardi 29 novembre à Samboko, à une soixantaine de kilomètres de la ville de Beni, au Nord-Kivu. L'activité s'est déroulée en marge d'une mission d'évaluation de la situation sécuritaire dans cette localité qui, il y a quelques années encore, subissait les attaques fréquentes des rebelles de l'ADF. Une insécurité qui avait alors alimenté toutes sortes de rumeurs sur la Mission onusienne.

Le 29 octobre, plus de quatre-vingts personnes, dont vingt-huit femmes, ont été sensibilisées au mandat de la MONUSCO. Dans ses grandes lignes, tout au moins. Les chefs religieux présents à la sensibilisation ont promis de relayer le message, lors de leurs cultes, en invitant la population à toujours se référer aux organisations de la société civile pour vérifier les informations. Il est vrai que les participants ont reconnu la nécessité de lutter contre la désinformation qui n'a pas épargné leur région.

Le président de la société civile locale, Gustave Mbusa Mutsunga, relate : « C'est la première fois que nous recevons ici une délégation pour nous parler concrètement de ce que fait la MONUSCO. C'est très important, pour lutter contre la désinformation. Un jour, j'en ai été victime personnellement. J'étais entré dans une base de la MONUSCO à Mayi-Moya pour une réunion, au sortir de laquelle j'avais été accusé d'être allé prendre de l'argent ».

Toujours dans le même registre des rumeurs et de la désinformation, il ajoute : « J'ai parlé personnellement à des personnes qui avaient été prises en otage par des ADF, le 23 décembre 2023, à l'ouest de Samboko, précisément à Vuhira, pour savoir si, pendant leurs dix mois de captivité, elles avaient reçu des informations sur une quelconque collaboration entre les ADF et la MONUSCO, ou si elles avaient vu des agents de la MONUSCO venir livrer des médicaments ou de la nourriture aux ADF.

Toutes avaient été catégoriques : jamais. Ni entendu, ni vu quoi que ce soit. Je pense qu'une partie de la population est traumatisée par ce qu'elle vit depuis une dizaine d'années et croit ce qu'on lui dit. Pour nous, ce sont des rumeurs, qui ne reposent sur rien. Même les FARDC en sont victimes. Quand on les voit, certains habitants pensent que c'est pour venir nous faire du mal ».

Tous les intervenants ont invité les habitants à toujours se tourner vers les autorités ou la société civile, en cas de rumeurs, pour chercher la vérité, et non se fier à ce qu'elle entend. Le chef de la localité de Kiuskivi, dont le chef-lieu est Samboko, Michel Kapalalo Bahemuka Bin-Mokito reconnaît que les habitants vivent en parfaite harmonie avec les Casques bleus de la MONUSCO dont il a loué le travail. Au moment où l'on parle de son retrait de la RDC, lui, le chef coutumier, souhaiterait que la mission des Nations unies puisse continuer à protéger les populations locales.

« Depuis 2014, les ADF nous attaquaient sans cesse, nous avions alors cherché de l'aide pour appuyer nos FARDC. Cet appui nous est venu de la MONUSCO que nous remercions. Nous avons également bénéficié de quelques projets de la MONUSCO, notamment l'installation de panneaux solaires qui aident les militaires à repérer l'ennemi facilement, les civils à organiser des activités socio-économiques, désormais jusque tard dans la soirée. Même s'il n'y a pas une base ici à Samboko, chaque fois que vos équipes viennent ici, tout se passe très bien, nous n'avons aucun problème avec la MONUSCO », a-t-il ajouté.

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