Exécution. Les fidèles de l'église Rhefi à Toamasina sont tombés des nues. Leur temple, érigé dans le quartier Cité Canada à Anjomakely, et qui sert à la fois de logement pour le pasteur, a été démoli hier matin. Le tracé de la voie rapide reliant le port de Toamasina à la Route nationale 2 passe sur ce temple. « Nous étions encore au marché lorsque les autorités sont arrivées sur les lieux. Nous n'avons même pas pu sortir tous nos meubles », regrette le pasteur du temple, Flavien David Radafison. Des cris et des larmes ont été entendus pendant la démolition. Une femme s'est évanouie en voyant l'engin détruire petit à petit cette bâtisse à étage.
Cette église avait déjà été informée de l'expropriation. « Les responsables ont annoncé qu'ils allaient venir lundi (ndlr : le 28 octobre). Ils ne sont pas venus, donc nous avons eu espoir qu'ils ne viendraient plus, car nous avons demandé à ce que notre temple ne soit pas touché. En plus, comme nous ne sommes pas encore indemnisés, nous avons pensé que nous ne serions pas renvoyés de chez nous que lorsque nous percevrons les indemnités », enchaîne le pasteur.
Le ministère des Travaux publics admet que cette église n'a pas encore perçu ses indemnités. « Mais elles sont déjà disponibles au niveau du Trésor public. Il faut juste que le propriétaire présente des paperasses qui justifient que le terrain lui appartient », indique Henri Jacob Razafindrianarivo, directeur général des Travaux publics. Les exigences environnementales et sociales induites par la construction, ainsi que les procédures liées à l'expropriation des populations affectées par le projet, ont provoqué le retard de l'avancement de la construction de cette route de 9,8 km.