Les entreprises, grandes, petites et moyennes, subissent de plein fouet le délestage. Ces coupures cumulées qui durent jusqu'à une demi-journée par jour génèrent des coûts de production supplémentaires qui alourdissent les factures et effritent les recettes des sociétés.
Conséquences pour les petites et moyennes entreprises
Des pertes énormes sont subies par les entreprises qui voient leurs factures gonfler à cause du délestage. Elles n'ont d'autre choix que d'utiliser des groupes électrogènes pour maintenir la cadence de production ou d'arrêter les activités en attendant le retour de l'électricité. De petites et moyennes entreprises confient que depuis le début du délestage, leurs revenus se sont effrités jusqu'à 60 %, en raison de ce phénomène. De petites et moyennes entreprises confient même être au bord de la faillite.
« Cela devient très compliqué pour nous de vivre le délestage au quotidien. Dans notre entreprise, presque tous les matériels nécessitent l'utilisation du courant, comme les ordinateurs et les autres machines. Nous travaillons dans le noir, car nous ne disposons malheureusement pas de groupe électrogène. Depuis le début des délestages, nos recettes ont grandement diminué. Si nous devions engranger autour de dix millions d'Ariary par mois, les recettes ne sont plus que de quatre millions d'Ariary par mois, et évidemment, le paiement du salaire du personnel prend du retard puisque des heures de travail sont éclipsées par le délestage », confie Tanjona Andrianjatovo, propriétaire de Cybercafé à Ambohimanarina.
Ces petites entreprises sont désemparées, les commandes s'enchaînent et s'entassent, sans que la productivité puisse suivre. Il y a maintenant un gap énorme entre l'offre et la demande.
Répercussions sur les grandes entreprises et les industries
Du côté des grandes entreprises et des industries, les choses ne font également qu'empirer. Pour maintenir la productivité, des sociétés sont obligées d'utiliser des groupes électrogènes. Un matériel qui utilise aussi du carburant. Ces coûts supplémentaires alourdissent les factures. L'achat de cet intrant entraine un surcoût considérable pour les entreprises.
Celles du secteur textile sont par exemple obligées de recourir pendant plusieurs heures par jour à des groupes électrogènes. « Nous arrivons à suivre les commandes, car nous utilisons les groupes électrogènes, mais au niveau de certains clients, nous avons des retours selon lesquels la qualité du produit diminue, cela en raison des coupures intempestives », confie pour sa part un responsable d'une zone franche du côté de Talatamaty.
Conséquences techniques et productives pour les industries
Pour les autres industries, elles choisissent tout simplement d'arrêter la production pendant les heures de coupures, évitant ainsi les coûts supplémentaires entrainés par l'achat de carburant pour les groupes électrogènes. Cela engendre un écart de productivité de trois à six heures pendant la journée.
Mais avec cette solution, ce sont les machines qui en subissent les conséquences. Selon un machiniste, les pertes occasionnées par le délestage impactent la productivité et l'efficacité des machines, car, selon lui, « Quand les coupures surviennent au milieu du processus de production, il y a des pertes énormes, car il y a beaucoup de déchets. Par ailleurs, lors de la reprise, les machines nécessitent aussi des préparations qui peuvent durer plusieurs heures vu qu'il y a des machines qui doivent chauffer », confie-t-il.