Lors de son entretien hier après-midi, au Palais de Carthage avec M. Samir Abid, ministre du Commerce et du Développement des exportations, le Président de la République a insisté sur la nécessité de rompre avec les méthodes traditionnelles, qui n'ont abouti qu'à des résultats limités dans la lutte contre le monopole et la spéculation. Il a également souligné la nécessité d'abandonner même le terme de «campagnes», car cette question ne peut se limiter à une ou deux campagnes, mais requiert une politique continue et ininterrompue, couvrant l'ensemble du territoire national.
Le Président a mis l'accent sur l'importance d'éradiquer définitivement les circuits dits de distribution, qu'il a qualifiés de réseaux criminels, au détriment des agriculteurs et des citoyens. Les agriculteurs vendent leurs produits à des prix dérisoires tandis que les consommateurs les achètent à des prix élevés, et la grande différence entre le prix de vente du producteur et celui payé par le consommateur est à elle seule une preuve de la gravité de ce crime, qui ne peut durer sans être sanctionné.
Le Président de la République a également rappelé que la loi autorise le ministère du Commerce à fixer des prix pour réguler le marché, et prévoit des sanctions légales pour toute infraction à ces décisions de tarification.
Par ailleurs, le Président Kaïs Saïed a donné des instructions pour assainir le ministère et l'Office tunisien du commerce de toute personne ne remplissant pas ses responsabilités comme il se doit. L'inflation excessive et le calvaire des citoyens ne peuvent plus durer, et il est impératif de prendre rapidement une série de mesures, tant au niveau des administrations concernées qu'à l'encontre des lobbies qui contrôlent les prix ou retirent soudainement certains produits de telle ou telle région, des pratiques qui révèlent une situation délibérément orchestrée et le manque d'action de ceux chargés de la contrer et de l'éliminer.