Les députés de l'Assemblée législative de Transition ont adopté, à l'unanimité, la loi portant révision de la Constitution qui consacre le changement de la devise du Burkina, le mardi 29 octobre 2024, à Ouagadougou.
Le Burkina Faso revient officiellement à son ancienne devise « La Patrie ou la mort, nous vaincrons ». L'Assemblée législative de Transition a adopté la loi portant révision de la Constitution qui consacre ce changement, le mardi 29 octobre 2024, à Ouagadougou lors d'une séance plénière.
Sur les 71 députés votants du jour, tous ont donné leur quitus pour le retour à l'ancienne devise dont la portée leur a été rappelée par le ministre de la Justice et des Droits humains chargé des Relations avec les Institutions, Edasso Rodrigue Bayala. Il a noté, en effet, qu'en dépit du changement de la devise depuis 1997, la formule « La Patrie ou la mort, nous vaincrons » reste et demeure, dans la conscience populaire, tout un symbole quand il s'agit d'affirmer son sentiment patriotique et l'acceptation du sacrifice suprême pour la nation.
« L'usage quotidien de cette devise, aussi bien dans les discours officiels que dans la vie courante des Burkinabè, n'est plus à démontrer », a-t-il estimé. En outre, il sied, selon lui, d'harmoniser la devise avec le refrain de l'hymne national qui s'achève par l'appel au sursaut patriotique et au sacrifice pour la nation. Ses justificatifs ont d'abord convaincu les députés de la Commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH), affectataire du dossier au fond.
Ils ont, de ce fait, appelé leurs collègues à soutenir cette modification qui traduit, selon eux, les aspirations profondes du peuple burkinabè et renforce l'engagement patriotique des citoyens. Toutefois, ils ont invité le gouvernement à prendre des dispositions afin que les jeunes puissent véritablement s'approprier la nouvelle devise et mettre en pratique les valeurs qu'elle véhicule. A cet effet, le ministre a dit ne pas être inquiet car la formule est déjà populaire. Il a noté cependant que le travail d'éducation sera maintenu et renforcé au niveau de certains départements ministériels tels que ceux de la justice, de l'éducation, de l'administration territoriale, etc.
Une administration spécifique pour le président du Faso
En plus de l'article 34 de la Constitution, celui 147 a également été modifié offrant ainsi la possibilité au Burkina Faso d'approuver des accords d'entrée dans une confédération, une fédération ou une union d'Etats africains par voie législative. « Avant cette modification, la possibilité pour notre pays, d'entrer dans une confédération, une fédération ou une union d'Etats africains était possible seulement par référendum.
Toutefois, au regard du contexte particulier de crise sécuritaire auquel notre pays fait face et l'urgence que peut nécessiter la conclusion de certains accords, cette disposition avait besoin d'être relue pour offrir une autre possibilité d'approbation desdits accords, notamment par voie législative », a expliqué le ministre Bayala. Il a, par ailleurs, précisé qu'il ne s'agit pas pour le gouvernement d'envisager que le Parlement puisse se substituer au peuple car, le principe de le consulter par voie de référendum est maintenu.
La Constitution révisée consacre par ailleurs l'institution d'une administration spécifique auprès du président du Faso dont l'intérêt a également été expliqué en long et large aux députés par Me Edasso Rodrigue Bayala. Il a indiqué, en effet, que jusqu'à ce jour, l'organisation et le fonctionnement des services du président du Faso étaient régis par décret, alors que des institutions relevant du président du Faso sont régies par des lois organiques.
Il convenait donc, a-t-il noté, de modifier l'article 36 pour y instituer une administration spécifique chargée d'assister le président du Faso dans l'accomplissement de ses fonctions, missions et prérogatives. Une option qui a été validée par les députés non sans avoir posé des questions pour comprendre davantage le bien fondé. Edasso Rodrigue Bayala a fait comprendre que l'intérêt majeur de la révision réside dans le fait que l'institution « président du Faso » est consacrée au titre III de la Constitution alors que l'administration qui l'assiste dans l'exercice de ses fonctions, missions et prérogatives était régie par un décret. Ce qui ne permettait pas selon lui une gestion efficace.