Maroc: À Paris, un rassemblement en hommage à l'opposant marocain Ben Barka, enlevé et disparu il y a 59 ans

Il y a 59 ans, le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka, icône du mouvement panafricaniste et leader de l'opposition au roi Hassan II, était enlevé devant la brasserie Lipp à Paris. Depuis, malgré les dix juges d'instruction successifs, l'enquête concernant sa disparition n'a jamais abouti. À l'occasion de cet anniversaire, qui coïncide avec la visite du président français au Maroc, l'Institut Mehdi Ben Barka a organisé hier mardi un rassemblement à Paris devant la brasserie Lipp, où il a disparu.

Devant la brasserie Lipp à Paris, une foule de près de 200 personnes se forme. Pancarte à la main, la famille Ben Barka et ses soutiens sont venus se recueillir sur les lieux de l'enlèvement de l'opposant marocain, il y a 59 ans. Un anniversaire d'autant plus sombre que Ritha Ben Barka, l'épouse de Mehdi Ben Barka, est décédée il y a quatre mois.

Au moment de son discours, Bachir Ben Barka a partagé quelques mots sur la perte de sa mère. « Aujourd'hui, nous sommes envahis par la tristesse. C'est le premier 29 octobre où elle n'est pas présente. Cependant, un autre sentiment est également présent avec force : c'est une grande colère envers ces dirigeants qui ont refusé de répondre à un souhait légitime et une obligation morale face à la mort », a-t-il déclaré.

« Il y a urgence » pour élucider cette disparition

Dans la foule, on ne peut s'empêcher de relever la coïncidence de calendrier entre l'anniversaire et le déplacement d'Emmanuel Macron au Maroc. Surtout que ce dernier n'a pas, ou pas encore, répondu à la lettre ouverte envoyé par Bachir Ben Barka, invitant les dirigeants français et marocains à « prendre les décisions nécessaires » pour élucider la disparition de son père.

Avec le décès de Mme Ben Barka, le sentiment d'urgence se fait d'autant plus sentir pour François Sauterey, coprésident du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples. « Il y a urgence à ce que le gouvernement français fasse la lumière, parce que beaucoup de témoins commencent à vieillir et bientôt à mourir. Un jour, il ne sera plus possible d'interroger des acteurs de ce drame », alerte-t-il au micro de Welly Diallo.

En attendant que le plus vieux dossier d'instruction de France ne finisse par se résoudre, la famille Ben Barka a fait la demande à la ville de Paris d'une sépulture symbolique sur laquelle ils pourront se recueillir.

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