À l'occasion de la Journée mondiale de l'ergothérapie célébrée chaque 27 octobre, un couple inspirant de jeunes parents et professionnels dévoués, Mithesh et Kalianee Nunkoo Soobarah, partagent avec nous les défis de leur métier. «Lorsqu'un enfant réussit enfin à accomplir une tâche qu'il trouvait difficile, que ce soit tenir un crayon correctement, s'habiller seul ou se calmer dans un environnement sensoriellement riche, c'est une victoire», confie ce couple d'ergothérapeutes.
Mithesh et Kalianee Soobarah ont tous deux obtenu leur diplôme en ergothérapie (BSc Hons) à l'université de Maurice avant de se spécialiser dans le domaine pédiatrique à l'Amar Jyoti Charitable Trust, à New Delhi, en Inde, où ils ont découvert l'essence même de l'éducation inclusive. Avec trois enfants en bas âge - un de trois ans et des jumeaux d'un an - et une carrière dans le secteur pédiatrique, ce duo dynamique jongle entre vie de famille et engagement professionnel avec passion et détermination. Pour Mithesh Soobarah, la Journée mondiale de l'ergothérapie est l'occasion de sensibiliser le public au rôle essentiel des ergothérapeutes dans l'amélioration de la qualité de vie des personnes qu'ils accompagnent.
«C'est une plateforme mondiale pour célébrer l'impact de notre métier et plaider pour un meilleur accès aux services d'ergothérapie, notamment pour les populations défavorisées», explique-t-il. Cette journée permet de reconnaître le travail acharné des ergothérapeutes pour aider les individus à s'engager dans des activités significatives, tout en faisant valoir l'importance de leur mission auprès des communautés.
Kalianee Nunkoo-Soobarah, qui travaille au quotidien avec des enfants à besoins spéciaux, décrit son expérience comme étant à la fois exigeante et profondément gratifiante. «Chaque enfant est unique, avec ses forces et ses défis particuliers», confie-t-elle. En tant qu'ergothérapeute, son rôle consiste à évaluer les besoins spécifiques de chaque enfant, qu'il s'agisse de compétences motrices, de traitement sensoriel ou d'activités de la vie quotidienne, puis à concevoir des interventions adaptées.
La clé, selon elle, réside dans la relation de confiance qu'elle établit avec l'enfant et sa famille pour créer un environnement propice à leur progression. Elle souligne l'importance de la collaboration avec les parents et les autres professionnels : «Les parents sont des partenaires à part entière. Nous les impliquons à chaque étape pour assurer un environnement positif et cohérent qui facilite les progrès de l'enfant.» En leur fournissant des stratégies à mettre en pratique à la maison et en les informant sur les objectifs thérapeutiques, elle leur donne les moyens de contribuer activement à l'évolution de leur enfant.
Sensibiliser, inspirer et transformer
Pour Mithesh Soobarah, voir un enfant faire des progrès après des semaines de travail acharné, est une des plus grandes satisfactions de son métier. «C'est une combinaison de joie, de fierté et de gratitude», explique-t-il. Lorsqu'un enfant réussit enfin à accomplir une tâche qu'il trouvait difficile, que ce soit tenir un crayon correctement, s'habiller seul ou se calmer dans un environnement sensoriellement riche, c'est une victoire. Ces petits progrès, parfois invisibles pour d'autres, améliorent leur vie quotidienne et renforcent leur autonomie. *«Chaque petite victoire motive», ajoute-t-il. Cette motivation se renforce également en continuant à se former, à assister à des ateliers et en trouvant le soutien de ses collègues, car il sait que chaque effort compte dans le processus de rééducation.
Surmonter le manque de ressources
Les Soobarah reconnaissent que le nombre de professionnels en ergothérapie est limité à Maurice, ce qui les oblige à être créatifs pour optimiser les ressources disponibles. «Plutôt que de dépendre d'outils de thérapie coûteux, nous utilisons souvent des objets du quotidien pour créer des activités sensorielles ou motrices», explique Kalianee Nunkoo-Soobarah. Cette approche rend la thérapie plus accessible et permet aux parents de poursuivre le travail à domicile. Mithesh Soobarah souligne l'importance de l'éducation parentale dans le processus thérapeutique. «En montrant aux parents des exercices simples à faire à la maison, on leur donne les moyens d'aider leurs enfants au quotidien, même quand les séances formelles sont limitées.» Cette approche renforce l'environnement de soutien de l'enfant et maximise son potentiel de développement.
Au fil des ans, l'ergothérapie a connu une évolution positive à Maurice. «Le rôle de l'ergothérapie dans l'accompagnement des enfants à besoins spéciaux est de plus en plus reconnu par les professionnels de santé et les éducateurs», remarque Mithesh. Avec l'aide du gouvernement, quelques efforts ont été entrepris pour promouvoir l'éducation inclusive, mais le chemin reste long pour bâtir un système de soutien solide. Cependant, le couple s'accorde à dire que la sensibilisation accrue des parents est un progrès encourageant.
Pour l'avenir, les Soobarah voient un potentiel de croissance immense dans le domaine de l'ergothérapie à Maurice. Ils espèrent une intégration accrue de l'ergothérapie dans les écoles et les centres de santé communautaires, ainsi qu'une plus grande reconnaissance des besoins en termes de financement et d'infrastructures spécialisés.
«Un système de soutien plus complet pour les enfants à besoins spécifiques et leurs familles serait idéal, incluant un meilleur financement et plus de collaborations entre professionnels», ajoutent-ils.
En plus d'être ergothérapeutes, Mithesh et Kalianee sont les parents de trois jeunes enfants, un défi de taille. «Notre formation nous aide beaucoup à organiser notre vie de famille. Nous appliquons des routines et des activités structurées qui facilitent la vie quotidienne», explique Kalianee Nunkoo-Soobarah.
D'ajouter que chaque jour, leurs enfants leur enseignent quelque chose de nouveau. «Ils nous rappellent l'importance de la patience et de la flexibilité, que ce soit en famille ou au travail.» Pour Mithesh, cette expérience enrichit également leur approche professionnelle. «Être parent nous rapproche encore plus des familles avec qui nous travaillons. Nous comprenons mieux leurs défis, et cela renforce notre engagement envers les enfants que nous accompagnons», conclut-il.
Kalianee et Mithesh expriment leur satisfaction de voir grandir leurs propres enfants ainsi que ceux qu'ils accompagnent en thérapie. Pour eux, c'est un privilège de constater les progrès des enfants, que ce soit dans leur vie familiale ou professionnelle. Leur travail de thérapeutes leur permet d'avoir un impact significatif et durable, et chaque étape franchie par les enfants leur apporte une grande fierté et un profond sentiment d'accomplissement.