Olivier Laouchez, président de "Trace Global", a bel et bien perçu un acompte de deux millions dollars américains auprès du gouvernement de la République Démocratique du Congo sur les quatre millions exigés dans le cadre du contrat signé avec l'Etat pour livrer et assurer la distribution musicale et la gestion de droit musicaux des artistes congolais. Sa société s'est engagée à livrer deux plateformes digitales (distribution musicale et gestion des droits musicaux) à la SOCODA (Société congolaise des Droits d'Auteurs et Droits Voisins) par suite de la signature d'un contrat signé avec les Ministères de la Culture et des Finances le 4 novembre 2023.
Malheureusement, une année après le paiement d'un premier acompte de ce contrat, le patron de Trace Global n'a pas toujours rendu service à la SOCODA tel que l'oblige l'accord signé avec le gouvernement.
Et pourtant, dans sa dernière lettre du 13 mai 2024, Olivier Laouchez a annoncé de présenter au gouvernement et au PCA de la SOCODA la phase de pré-exploitation dès le mois de juin de cette année qui s'achève. « C'est un vrai mensonge du Président de Trace Global qui n'a même pas présenté une maquette du logiciel. Jusque-là, il n'y a rien de concret pour assurer l'implémentation du projet aux yeux du gouvernement », a dénoncé une source proche du gouvernement.
Or, cette phase devrait permettre aux ministères de la Culture et des Finances ainsi qu'aux musiciens ayant droits de se faire une idée du projet.
Le gouvernement congolais roulé dans la farine !
Nos sources révèlent qu'Olivier Laouchez n'est qu'un vendeur d'illusion qui a mis de la poudre aux yeux du gouvernement. Car, sa société n'a aucune expérience et n'a vendu ses services dans aucun pays du continent.
Toutefois, les artistes avertis se posent la question de savoir où sont passés les deux millions ? « Olivier Laouchez a juste voulu se servir de la RD-Congo comme son cobaye. Le responsable de Trace doit impérativement être interpellé pour justifier l'argent perçu du gouvernement congolais. Il est inadmissible qu'une personne touche 2 millions pour un projet qui n'arrive même pas à passer à sa phase expérimentale. C'est de l'aventure ou quoi ?», se lamentent-ils dans l'opinion à Kinshasa.
Les artistes appellent à l'intervention de l'IGF !
Face à l'incertitude dans l'exécution du projet, certains ayants-droits informés de la situation appellent l'Inspection générale des Finances (IGF) de s'en saisir du projet en interpellant aussi les deux ministères afin de savoir si de quoi aurait servi réellement cette grosse somme sortie du trésor public.
Rappelons que tout a commencé en septembre 2023 lorsque le français Olivier Laouchez est venu à Kinshasa pour proposer les services de sa société au gouvernement de la RDC.
Pour lui, Trace Global était prête à mettre en place un logiciel de gestion collective « WIPOCONNECT » à la disposition de la SOCODA pour numériser sa gestion. L'entreprise a contacté les autorités congolaises pour adhérer à cette vision afin d'aider la société des droits d'auteur du pays à améliorer le bien-être des créateurs des oeuvres de l'esprit en RDC.
Ainsi, un contrat a été signé finalement entre le ministère de la culture, et le Ministère des Finances et Trace Global pour l'exécution du projet moyennant une facture de quatre millions de dollars américain.
Selon nos sources, l'acompte deux millions a été payé par Nicolas Kazadi, à l'époque Ministre des finances. Il faut noter que seule SOCODA dont le Conseil d'administration issu de l'Assemblée Générale Ordinaire présidé par Blaise Bula, a été désignée par le ministère de la culture pour suivre ce projet dont l'avancement est encore hypothétique.