Congo-Kinshasa: Assemblées annuelles FMI-BM - Raïssa Malu plaide pour l'amélioration de la qualité de l'éducation au pays

L'autorité de l'Education nationale en République démocratique du Congo (RDC), Raïssa Malu, a, au cours d'un panel de discussions dans le cadre des assemblées annuelles du FMI et du Groupe de la Banque mondiale sur l'éducation en Afrique, présenté les voies et moyens du gouvernement congolais pour améliorer la qualité de l'enseignement.

La ministre d'Etat, ministre de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté, Raissa Malu, a exposé avec pertinence et pragmatisme les points saillants de son action pour l'amélioration de la qualité de l'éducation en RDC. C'était le samedi 26 octobre à Washington aux Etats-Unis d'Amérique, lors du panel de discussions sur le thème « Etat de l'Afrique 2024 - Education et compétences pour l'avenir de l'Afrique », organisé dans le cadre des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale (BM).

Invitée pour présenter la situation de l'éducation en RDC dans ce module de ce grand rendez-vous mondial des finances et de l'investissement, Raïssa Malu, promue ministre d'Etat chargé de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté par le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, en juin dernier, a donné les axes sur lesquels se base l'amélioration de la qualité de l'enseignement.

Il s'agit de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants, du renforcement de l'administration de l'Education nationale, de la digitalisation du système éducatif, de la nécessité de renforcer les liens avec les partenaires techniques et financiers qui soutiennent les transformations par des projets d'investissements dans l'infrastructure, et de l'importance de rendre les milieux scolaires inclusifs et sûrs.

Parlant du bénéfice du programme de la gratuité de l'enseignement initié par le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, Raïssa Malu a indiqué : « Nous avons eu à peu près 4 millions d'élèves qui ont repris l'école ou y ont été inscrits, ce qui nous permet d'augmenter le nombre d'enfants en termes d'accès, mais il y a évidemment pas mal de challenges en termes de qualité et, de toute façon, on doit rendre nos écoles plus inclusives, en s'assurant que toute la population, notamment les personnes vivant avec handicap et les minorités, puisse être intégrée. La première barrière, c'est clairement cette barrière financière, c'est ce qui empêche les enfants, notamment les filles d'aller à l'école ». Et à propos de l'amélioration de la qualité de l'enseignement, cela est tributaire de l'amélioration des conditions de travail de l'enseignant.

Pour ce faire, a indiqué la ministre d'Etat, le gouvernement devra « nécessairement investir dans l'enseignant qui est la clé au niveau de la qualité du niveau éducatif, donc il s'agit d'aller à la fois dans l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants, trouver le moyen que l'on mette plus de ressources dans la rémunération, mais également dans la formation initiale et continue de nos enseignants, des inspecteurs aussi pour les remettre à niveau, parce qu' ils sont aussi un pilier-clé sur lequel repose la qualité de l'éducation, et puis rendre notre administration plus efficace ».

Interrogée sur les choix stratégiques à faire pour équilibrer toutes ces priorités en vue de garantir que l'investissement puisse contribuer à une meilleure qualité de l'éducation au pays dans les jours à venir, Raïssa Malu a reconnu que cela nécessite de prendre des décisions difficiles. Elle a noté qu'il y a, cependant, un investissement initial à faire afin de faciliter les choses.

« On doit avoir une gestion de notre système basée sur les données, sur l'information. Et c'est la difficulté qu'on a, et c'est pour moi la première étape de l'investissement parce que j'ai besoin, en tant que ministre de l'Education nationale, de savoir exactement quelle est la situation, quels sont les besoins sur l'ensemble de mon territoire, de manière à réorienter le peu de ressources à notre disposition vers là où on en a le plus besoin », a-t-elle soutenu.

Après avoir souligné l'importance de la digitalisation de l'administration pour une gouvernance basée sur la donnée, l'information, l'autorité de l'Éducation nationale a mis l'accent sur l'appui des partenaires dans le cadre de l'investissement dans le sous-secteur. « L'Etat fait énormément l'effort de prendre des décisions difficiles en termes d'investissement.

On a besoin de nos partenaires, comme la Banque mondiale, pour avoir des ressources supplémentaires et les orienter au niveau d'investissement et d'actions qui nous permettent de tester les choses, c'est ça qui est bien avec les projets, on peut les tester, on a des pilotes et on peut tester certaines actions, voir dans quelle mesure on peut les mettre à l'échelle, ce qui nous permet donc de planifier les investissements, grâce aux premiers investissements faits par les partenaires », a laissé entendre Raïssa Malu.

Enfin, elle a évoqué la patience à avoir pour la planification des investissements sur le long terme, sur 5 ans pour le cas d'espèce. « Les actions que l'on mène maintenant font en sorte que les investissements, plus tard, seront alors mieux dirigés ou se feront plus facilement, parce que l'on aura créé un système qui permettra de mieux orienter les choses. L'avantage que l'on a de vivre au 21e siècle, c'est que l'on a la technologie qui permet de rendre beaucoup plus facile, plus aisé l'investissement et la gestion de notre système éducatif », a conclu Raïssa Malu lors de son intervention.

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