Au Soudan, les exactions des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamad Hamdane Daglo, dit Hemedti, se poursuivent pour le dixième jour consécutif dans l'est de l'État d'Al-Jazirah, dans le centre-est du pays. Un homme témoigne des horreurs qu'il a vécues, après la défection des FSR d'un chef militaire originaire de cette région.
Depuis la défection des Forces de soutien rapide (FSR) d'Abou Akla Kikel, un chef militaire originaire de l'est de l'État d'Al-Jazirah qui a rejoint l'armée soudanaise d'Abdel Fattah al-Burhan, les exactions dans la région ont touché plusieurs villes et villages, et les civils sont délibérément pris pour cible.
Mardi 29 octobre, plusieurs personnes ont été tuées dans le village d'al-Hilaliya. Selon des ONG locales, le nombre de victimes tuées depuis dix jours dans l'est d'Al-Jazirah s'élève à plus de 400 personnes.
Les paramilitaires tuent, pillent et poussent les habitants à fuir. Le réseau des médecins du Soudan a affirmé que les FSR avaient tué quatre personnes et attaqué l'équipe médicale mardi, avant de piller l'hôpital de Wad al-Fadl, une localité de l'est d'Al-Jazirah.
« Les FSR menacent tous ceux qui refusent de sortir »
« Depuis la défection d'Abou Akla Kikel, les FSR ont lancé une campagne de vengeance, avec des massacres atroces. Elles ont commencé par la ville de Rofaa et se sont dirigées vers Tamboul. Tous les villages situés dans le secteur ont fait l'objet de tueries systématiques, de viols et de pillages, entraînant des déplacements forcés », témoigne un homme resté anonyme pour des raisons de sécurité, au micro d'Houda Ibrahim. Il avait fui Al-Fasher et a été contraint à fuir à nouveau. Il a perdu vingt membres de sa famille.
« Les FSR menacent tous ceux qui refusent de sortir. Parfois, ces forces tuent les enfants. Actuellement, la majorité des villages de l'est d'Al-Jazirah sont vides. Les habitants ont fui en laissant derrière eux tout ce qu'ils possédaient. Il n'y a plus de services médicaux, il n'y a plus d'eau potable. Les FSR ont volé les panneaux solaires qui faisaient fonctionner les stations d'eau », confie-t-il.
« La situation est déplorable et le monde ne réagit pas. Personne n'évoque ce qui se passe à Tamboul, alors que les FSR continuent à perpétrer ces opérations de vengeance », conclut ce témoin.