Dernier jour de visite d'Emmanuel Macron au Maroc. Le président français participe ce mercredi à une journée consacrée à la sécurité et la souveraineté alimentaire, ainsi que l'agriculture durable, notamment lors d'échanges avec des étudiants marocains. Après trois jours de visite diplomatique, la France et le Maroc ont annoncé vouloir mettre en place un « partenariat renforcé d'exception ».
Ce fut la visite de la réconciliation et de la volonté de bâtir, selon les mots du président français, un « nouveau partenariat renforcé d'exception ». « Un nouveau livre », a aussi martelé Emmanuel Macron.
Alors que les irritants diplomatiques s'étaient multiplié ces trois dernières années, au point de créer un climat électrique entre les deux pays, le chef d'État français a été accueilli à Rabat avec tout le faste et les honneurs de la monarchie marocaine. Le roi Mohammed VI est invité en retour en France l'année prochaine. De chaudes retrouvailles qui ont été permises par l'évolution claire de la position française sur la question du Sahara occidental, territoire disputé dont la France reconnaît désormais « la souveraineté marocaine ».
Une alliance sécuritaire
Tout au long du voyage, le président français s'est évertué à souligner le caractère « stratégique » de cette alliance avec le Maroc. « Le premier pays hors de l'Union européenne avec lequel nous nous engagerions ensemble aussi intensément », a même lancé le chef d'État français devant les députés marocains.
Une alliance stratégique sur le plan sécuritaire : le Maroc a un rôle imminent à jouer dans le contrôle des flux migratoires selon la vision française. Un rôle à jouer également dans la situation au Sahel, alors que l'influence du royaume est grandissante en Afrique subsaharienne.
Un partenariat avant tout économique
Stratégique, également et surtout, sur le plan économique : l'Élysée annonce avoir conclu « jusqu'à dix milliards d'euros » de contrats, d'accords d'investissement et de projets en cours ou à venir. Quarante accords ont été signés en tout, dans le secteur ferroviaire, le dessalement de l'eau, la fourniture d'un satellite de communications ou la production d'hydrogène vert.
La France considère le Maroc comme un partenaire de choix pour les trente années à venir : un pays producteur d'énergies vertes, comme l'hydrogène vert, l'éolien ou le solaire, à même d'être exportées vers l'Europe et de « décaborner » l'industrie française. Il s'agit aussi d'un pays plus proche de l'Hexagone, dans lequel il est possible de relocaliser des usines aujourd'hui implantées en Asie, et notamment en Chine. Emmanuel Macron parle d'un « approvisionnement de proximité ».
Le sujet sensible du Sahara occidental
La France fait le pari du Maroc, jusqu'à encourager ses entreprises à investir au Sahara occidental, malgré les foudres de l'Algérie, et les imbroglios juridiques. Récemment, une décision de la Cour de justice de l'Union européenne a retoqué les accords commerciaux entre l'UE et le Maroc, au motif qu'ils avaient été établis « sans le consentement du peuple du Sahara occidental ».
Un conflit territorial qui est donc loin d'être réglé, et qui pourrait demeurer une source de difficultés malgré la bonne entente entre les deux pays.