Au Bénin, un groupe de députés de la mouvance et de l'opposition, membres de la commission Défense et sécurité, ont achevé ce mercredi 30 octobre une mission d'évaluation de l'action gouvernementale dans les zones en proie aux attaques terroristes dans le nord du pays.
Les députés ont visité entre Banikoara, Kaobagou, Guimbagou, Matéri, Malanville, Porga, Koalou/Kourou. Il s'agissait d'une tournée de contrôle de l'action gouvernementale, pour évaluer le plan Mirador mis en place pour combattre le terrorisme.
Une tournée des zones sensibles visées par des attaques armées, et effectuée sous escorte. Les élus portaient casque, gilet pare-balles et se sont déplacés en blindés. La visite a duré quatre jours.
Pas une seule voix discordante
Sans surprise, le Président de la commission défense et sécurité Abdoulaye Gounou, élu de la majorité au pouvoir, a applaudi le plan : « En termes d'effectifs, en termes d'équipements, en termes de plan de riposte, en termes d'organisation, nous avons tous salué ce que nous avons vu, tous à l'unanimité. Il n'y a pas une seule voix discordante ».
Une conclusion confirmée par Constant Nahum, député du parti d'opposition Les Démocrates : « Quand il y a feu à la maison, il n'y a pas d'opposants (...) Nous sauvegardons les intérêts du peuple. La riposte côté béninois est percutante ». À ses yeux, le dispositif semble efficace : « Actuellement, il n'y a plus d'attaque, mais on est en alerte rouge et maximale ».
La dernière attaque remonte au 4 octobre dernier : le village de Gorou avait perdu huit civils. Abdoulaye Gounou analyse : « le plan de riposte permet de les contenir et de les repousser loin, la preuve, ils ont aujourd'hui recours aux embuscades et aux engins piégés. »
Une zone morte
Les députés disent avoir constaté plusieurs positions abandonnées par les terroristes. Ils signalent aussi le retour dans leurs villages de certaines populations qui avaient fui. Mais la menace est toujours là, la peur aussi, Koalou/Kourou, du côté de la frontière avec leBurkina Faso, est une zone morte, raconte Abdoulaye Gounou : « Il n'y a personne, c'est l'état de guerre que vous vivez, c'est lourd, l'atmosphère est lourde, il n'y a plus rien là, il n'y a que nos soldats qui sont dans ce village ».
Les élus vont rendre un rapport avec des recommandations : l'une des urgences est la nécessaire réfection de certaines routes et pistes.