Les autorités de Guinée ont annoncé mardi 29 octobre la dissolution de 53 formations politiques. Les trois grands partis du pays ont eux été placés sous observation, et suspendus. Arguments avancés : absence de validité d'agrément, ou encore manque de transparence sur la comptabilité. Le timing de cette décision interroge dans les rangs de l'UFR et du RPG.
À l'UFR, l'Union des forces républicaine, de l'ancien premier ministre Sidya Touré, une question taraude les esprits : le calendrier de publication de ce rapport, à deux mois de la fin officielle de la transition militaire.
Fodé Baldé, est le porte-parole de l'UFR : « Ce qui semble être très ridicule, c'est le fait qu'on mette sous observation les partis politiques qui depuis le début de cette transition exigent le retour de l'ordre constitutionnel pendant trois mois, c'est-à-dire au-delà de la date consacrée avec la Cédéao le 31 décembre 2024 ».
Pour Fodé Baldé, les autorités militaires veulent les emmener à cautionner un glissement qu'il juge « inacceptable » du calendrier de la transition. « On veut emmener les partis politiques qui ont demandé le retour à l'ordre constitutionnel à contribuer à un glissement du calendrier de la transition. Nous allons nous opposer par tous les moyens légaux ».
Une diversion ?
Pour le RPG, le parti de l'ancien président Alpha Condé, il s'agit d'une diversion. On devrait plutôt évaluer les 10 points du chronogramme de la transition. Marc Yombouno est ancien ministre et porte-parole de RPG : « Le ministère est l'acteur principal pour la mise en oeuvre de ce chronogramme des dix points, aujourd'hui, à quelques mois de la fin de ce chronogramme, on devrait être là à évaluer ce qui a été fait. Mais, si on laisse ça pour se mettre à sortir des regards des activités qui va dans le sens d'amener ces partis à se performer, on n'en voit pas l'importance ».
Après les partis politiques, d'autres structures seront soumises à ce même exercice, selon le ministère de l'Administration territoriale.