Au Tchad, trois jours après l'attaque de Boko Haram contre une base de l'armée tchadienne, une réunion inaugurale du comité de pilotage des organisations de la société civile (OSC) du bassin du lac Tchad était organisée mercredi à Ndjamena. Cette réunion de sécurité a permis aux représentants des OSC du Niger, du Cameroun, du Nigeria et du Tchad de se pencher sur leur contribution pour consolider la paix dans cette sous-région.
Depuis quinze ans, les populations du bassin du lac Tchad sont sous la menace de la nébuleuse jihadiste. L'attaque de dimanche 27 octobre sur une base de l'armée tchadienne, qui a entraîné la mort d'au moins une quarantaine de personnes, est une nouvelle illustration de l'inquiétude des organisations de la société civile (OSC).
Elles demandent davantage de collaboration, notamment dans le secteur du renseignement. « La société civile n'est pas un bras armé, ni moins encore une force de sécurité. Mais tout ce que nous, nous pouvons faire, c'est de collaborer davantage avec les forces de défense et de sécurité pour échanger davantage d'informations, mais aussi participer aux efforts de la sécurité », avance Mara Mamadou, représentant des OSC du Niger.
Inclure les populations locales
Mieux impliquer les communautés locales : une mesure au coeur du plan d'action présenté mercredi par les organisations de la sous-région, à l'issue de leur réunion dans la capitale tchadienne. Il s'agit aussi d'une évidence pour Fatima Haram Acyl, ministre déléguée tchadienne auprès du ministère des Finances.
« En complément des initiatives étatiques, pour relever les défis complexes, la tâche qui nous attend est considérable, alors que nous nous efforçons de mettre en oeuvre des changements significatifs, et de surmonter les complexités des défis auxquels nous faisons face », lance-t-elle.
« Traquer, débusquer et anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram »
Dans le même temps, l'armée tchadienne poursuit son opération de représailles « Haskanite » pour traquer les assaillants « jusque dans leurs derniers retranchements », a prévenu le président Mahamat Idriss Déby après l'attaque. Alors que le deuil national de trois jours décrété par le chef d'État se termine jeudi, le Premier ministre par intérim, Abderahim Bireme Hamid, a livré quelques détails sur l'opération, dans un message aux institutions de la République, et a affiché sa détermination face à Boko Haram.
« Cette opération militaire de grande envergure est une réponse juste et légitime à la forfaiture ignoble des forces du mal, qui ont eu l'audace d'attaquer les positions de nos soldats en mission sacrée. Il est question de traquer, de débusquer et d'anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et de ses affiliés. Les terroristes paieront cher le prix de cet affront », a-t-il déclaré au micro de Carol Valade.
Cette opération "Haskanite" ne sera pas seulement une réponse à la violence, mais un acte de solidarité envers ceux qui souffrent. C'est à juste raison que le président de la République, après le lancement de l'opération, est resté sur le terrain, et suit personnellement la conduite de l'opération de riposte.