Au Maroc, l'éminent défenseur des droits humains et coordinateur actuel de l'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques, Fouad Abdelmoumni, a été arrêté mercredi 30 octobre par les autorités marocaines à Rabat, alors qu'il se rendait à une réunion. Emmené au siège de police judiciaire, il sera présenté devant le procureur du roi vendredi 1er novembre.
Fouad Abdelmoumni est un ancien prisonnier politique, durant les années de plomb sous Hassan II. Il est connu pour sa lutte permanente en faveur des libertés et des droits de l'homme au Maroc.
L'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques voit dans son arrestation un acte « arbitraire » qui s'inscrit dans une série de harcèlement qui le visait. Le but, selon l'Instance, qui dénonce cette arrestation : « Se venger de ses prises de position audacieuses » en faveur de la liberté d'expression et des droits humains.
Fait étonnant : l'Instance indique que des sites proches du pouvoir avaient annoncé la nouvelle de l'arrestation de Fouad Abdelmoumni 24 heures avant son interpellation, comme cela a été le cas pour d'autres détenus d'opinion par le passé.
« Une campagne systématique visant les militants »
Après cette arrestation, le parti fédéral de la gauche démocratique a exprimé sa solidarité absolue avec l'activiste. Le parti considère, dans un communiqué, que cette détention « représente une nouvelle escalade et une campagne systématique visant les militants » engagés dans la défense des libertés.
Ce parti affirme qu'il s'agit là d'une arrestation pour l'exemple et que le message s'adresse « à tous ceux qui s'opposent à la corruption et aux abus du pouvoir ».
De son côté, le procureur du roi a indiqué qu'Abdelmoumni est soupçonné d'avoir diffusé « de nombreuses fausses informations » et qu'une enquête de la police nationale est en cours. Il sera maintenu en garde à vue jusqu'à son jugement.