Ce ne sera pas encore la fin du délestage. Mais la situation va s'améliorer grâce aux dispositifs que l'État va mettre en place sur le court et le moyen terme.
Durant la descente sur terrain qu'il a effectuée, hier sur les sites d'Ambohimanambola, le Président de la République Andry Rajoelina a présenté les mesures d'urgence destinées à réduire le délestage.
9 milliards d'ariary par mois
À entendre le chef de l'État, les usagers ne devraient plus assister aux longues coupures durant les heures de travail. En effet, sur instruction présidentielle, la Jirama a décidé d'utiliser une centrale thermique d'une puissance de 36 MW censée stabiliser le réseau interconnecté d'Antananarivo. Combinée avec les centrales qui sont encore plus ou moins en marche, le démarrage de cette infrastructure va donc améliorer la situation.
Le président de la République a parlé d'un approvisionnement en électricité continu de 6 heures à 22 heures. Mais le prix à payer pour cette solution est extrêmement lourd. En effet, l'utilisation de cette centrale coûtera à la Jirama, la bagatelle de 300 millions d'ariary par jour. Ce qui fait, sur un mois, une dépense en carburant de 9 milliards d'ariary.
« En tant que président de la République soucieux du bien-être de la population, j'ai décidé d'opter pour cette mesure », a déclaré Andry Rajoelina qui n'a pas manqué d'expliquer que les tarifs pratiqués par la Jirama engendrent encore et toujours des pertes d'exploitation. En effet, le coût de revient moyen de l'électricité se chiffre à environ 1 300 ariary le kwh alors que les tarifs moyens sont de 450 ariary le Kwh. Ce qui oblige l'État à consentir des centaines de milliards de subventions tous les ans.
Initiatives
Mais le combat contre le délestage ne se limite pas à cette mesure d'urgence. Des projets à court et moyen terme sont également prévus. Andry Rajoelina a notamment cité le lancement des parcs solaires dès la semaine prochaine. Il est également prévu la mise en place de centrales thermiques d'une puissance totale de 105 MW d'ici mai 2025. Parmi les initiatives présentées par le Président pour garantir un approvisionnement énergétique durable, l'on peut citer, entre autres, l'installation dans les meilleurs délais d'un parc solaire de 20 MW à Antananarivo, la création d'un parc solaire flottant de 328 hectares sur le lac Iarivo ainsi que le développement des centrales hydroélectriques de Ranomafana, Sahofika, et Volobe.
« Ces projets, totalisant une capacité additionnelle de 1 000 MW, dont 250 MW financés par l'État, renforceront considérablement l'infrastructure énergétique nationale, assurant une production propre et accessible à long terme ». Grâce en tout cas à ces mesures, la situation énergétique va s'améliorer. Au détriment des finances de l'État mais à l'avantage des usagers qui peuvent retrouver de la lumière après de nombreux jours et nuits...noirs.