Le ministère de l'Environnement et du Développement durable a terminé l'enquête sur les vols de tortues au parc de Tsimbazaza. L'affaire est entre les mains du tribunal.
Devant la barre. Une dizaine d'agents du parc botanique et zoologique de Tsimbazaza a comparu devant le tribunal, hier. Ils sont inculpés d'avoir orchestré les vols de vingt tortues dans ce parc, dans la nuit du mardi 22 octobre au mercredi 23 octobre. Le ministère de l'Environnement et du Développement durable a enquêté sur vingt-trois agents de ce parc depuis jeudi. Une dizaine a été traduite au parquet, hier. Le juge d'instruction a été saisi pour des enquêtes plus approfondies. Le verdict du juge d'instruction n'est pas encore sorti, à l'heure où nous soumettons cet article.
Des agents de sécurité et des responsables de l'alimentation des animaux du parc figuraient dans la liste des personnes inculpées. Le chien pisteur des gendarmes a amené les enquêteurs chez un gardien. Les coupables de cette infraction environnementale risquent une lourde peine. Ils ont volé des espèces protégées par la réglementation nationale et classées à l'annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages (CITES) depuis 1975, et dans un établissement de conservation de la faune et de la flore de Madagascar, en plus.
Liste rouge
La tortue étoilée ou Astrochelys radiata et la tortue araignée ou Pyxis arachnoides, les espèces volées, sont des espèces endémiques de Madagascar. Elles sont classées en danger critique d'extinction sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et pourraient disparaître à l'état sauvage dans les prochaines années. Les trafics de ces animaux sont inarrêtables. Au moins deux mille tortues ont été découvertes dans des endroits loin de leur habitat naturel, voire à l'extérieur du pays, cette année. Les textes sont clairs.
La chasse, la détention, l'achat, la vente, l'exportation et la consommation de ces tortues sont interdits par la loi, conformément aux réglementations CITES. La commercialisation de ces tortues est passible de quatre à vingt ans de prison et jusqu'à 400 millions d'ariary d'amende, selon les textes. Jusqu'ici, ces sanctions n'ont pas refréné les trafiquants. Dix-neuf des vingt tortues volées ne sont pas encore retrouvées, malgré l'avancement de l'enquête.