Sénégal: 'Saxxal Jamm', un projet lancé pour préserver la paix et la cohésion sociale

Dakar — Des organisations de la société civile ont lancé jeudi, à Dakar, le projet "Saxxal Jamm" dont l'objectif est d'assurer la promotion de la paix, la cohésion sociale et la prévention des violences en période électorale et bien au-delà.

"La paix est l'affaire de tous, et c'est ensemble que nous parviendrons à bâtir un Sénégal où règnent la justice, l'équité et le respect des droits de chacun. La promotion de la paix et la prévention de la violence sont, dès lors, une entreprise de longue haleine qui transcende des périodes électorales", a déclaré Babacar Guèye.

Le président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) intervenait lors de la cérémonie de lancement du projet "Saxxal Jamm". Une initiative du Consortium 3D/COSEC/GRADEC qui vise à renforcer l'engagement de la société civile en faveur d'élections transparentes et inclusives.

Babacar Guèye assure que "Saxxal Jamm" (promouvoir la paix en wolof) "n'est pas un simple slogan". Il traduit une exigence de responsabilité collective face à une réalité socio politique préoccupante -la violence- qui interpelle tous les acteurs, tous les segments de notre société", a-t-il affirmé.

Selon lui, les acteurs de la société civile regroupés au sein de ce consortium veulent apporter une réponse au risque de "désagrégation de la cohésion sociale et du vivre ensemble".

"Il a l'ambition de contribuer à l'instauration d'un climat de paix et de favoriser une culture de non-violence. Mais, la promotion de la paix est une entreprise complexe qui nécessite une approche systémique", a expliqué le professeur Babacar Guèye.

A l'en croire, cette préservation de la paix et de la cohésion sociale doit aller au-delà de simples "mécanismes de prévention de la violence" en vue d'aboutir au traitement des causes les plus profondes.

M. Guèye estime que "la paix doit être considérée non seulement comme l'absence de conflits, mais aussi et surtout comme une condition de développement". D'après lui, elle "ne se décrète pas, mais se construit pierre après pierre, à travers un dialogue constant et une volonté politique sincère".

Il considère que "l'enjeu est donc de taille". Justifiant, selon lui, l'importance pour les acteurs de la société de se mobiliser autour de cet objectif commun.

"Le projet Saxxal Jamm est une opportunité inédite de réconcilier notre société avec elle-même, de reconstruire des ponts et d'établir un dialogue constructif entre les différentes composantes de notre pays", a-t-il dit.

Il invite à "réinventer" l'approche et la conception que les Sénégalais ont avec la paix et la violence à travers un engagement collectif et une prise de conscience.

Pour préserver un climat social apaisé, le Consortium envisage plusieurs activités de communication pour sensibiliser les électeurs, notamment sur le retrait des cartes et la violence en vue du scrutin du 17 novembre prochain.

Le Consortium envisage de mettre en place "une chambre de veille électorale le jour du scrutin", a souligné Babacar Fall du Groupe de recherches et d'appui à la démocratie participative et à la bonne gouvernance (Gradec).

Le projet "Saxxal Jamm", financé par l'Union européenne à hauteur d'un million et demi d'euro, soit 983 millions 935 mille 500 FCFA, vise à "contribuer à la création de conditions favorables à la stabilité politique et à la cohésion sociale", a soutenu l'ambassadeur de l'Union européenne au Sénégal, Jean Marc Pisani.

"Ce projet va notamment assurer, cela a été rappelé, un monitoring du processus électoral avec le déploiement de 300 observateurs long terme et de 46 observateurs court terme et la mise en place d'une chambre de veille électorale", a-t-il indiqué.

Présidant la cérémonie de lancement, le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine a salué la "pertinence" de ce projet.

Le lancement du Projet "Saxxal Jamm" offre "l'occasion à notre pays de réaffirmer son engagement pour la promotion de la paix et son ancrage dans les valeurs de l'État de droit, +The rule of law+".

Il procède également de la volonté de notre dynamique d'œuvrer aux côtés des autorités politiques à la promotion de la paix et de la transparence dans les élections.

Plusieurs personnalités dont l'ancien président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, des représentants du corps diplomatiques, des acteurs politiques, des communicateurs traditionnels et des mouvements citoyens ont pris part à la cérémonie de lancement.

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