Dakar — Le Salon international des industries et techniques agroalimentaires (SIAGRO), officiellement lancé mardi au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), est une mine d'opportunités, ont affirmé des exposants, sollicitant toutefois un appui des pouvoirs publics pour une meilleure valorisation des produits locaux.
Cette rencontre constitue une belle occasion pour les professionnels du secteur agricole et agroalimentaire et aux industries de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre de révéler au grand public, ainsi qu'à des investisseurs, leurs produits et services.
"Il nous arrive souvent de chercher certaines matières premières et de ne pas les avoir ou de les acheter à des prix trop chers, alors qu'il s'agit de produits locaux", déplore Aïssatou Diallo, responsable en qualité et amélioration continue chez "Lionceau", une entreprise spécialisée dans l'alimentation infantile à base de produits locaux.
Selon elle, il faut d'avantage valoriser le travail des agriculteurs locaux qui est d"'une importance capitale", puisqu'ils sont les principaux fournisseurs des entreprises agroindustrielles.
"Tout ce que vous voyez sur la table est sénégalais. Des matières premières à l'emballage, tout provient d'agriculteurs et d'industriels locaux. C'est à 100% du +made in Sénégal+", explique Mme Diallo, montrant du doigt de petits pots en verre contenant de la nourriture pour bébés.
Les produits "phares", tous locaux, utilisés pour la préparation de ces aliments pour bébé sont le mil, le maïs, le niébé, l'arachide, le moringa, la mangue, entre autres.
La représentante de l'entreprise "Lionceau" estime qu'exposer au SIAGRO constitue une réelle opportunité, non seulement en termes de chiffre d'affaires, mais également par les rencontres B2B qui permettent de nouer des partenariats aux niveaux local et international
Comme Aïssatou Diallo, Chérif Touré est lui aussi chef d'une entreprise qui produit du fromage, du lait caillé, du beurre et d'autres produits laitiers.
Ancien fonctionnaire international, cet homme d'affaires fait partie des fondateurs du SIAGRO. A la tête de son entreprise "La Fromagerie du lac", il soutient que les affaires "ne marchent pas trop bien", en dépit des "gros investissements" qu'il a consentis.
"Notre activité ne marche pas bien, parce que le coût de la fabrication nous revient trop cher. Notre problème n'est pas le financement, mais le coût de fabrication, le coût des facteurs de production", dit-il, demandant à l'État de "faire des efforts à ce niveau".
Dans son stand, plusieurs variétés de fromage sont exposées, de même que de petits seaux contenant du beurre, du lait caillé, ainsi que du savon naturel fait à base de beurre obtenu par la transformation du lait de vache.
"Je fais du gouda, le fromage le plus difficile à préparer, puisqu'il faut deux à huit mois de fermentation. Je vends également du beurre à base d'huile d'origine animale contrairement au beurre que l'on commercialise ici qui est à base d'huile végétale", fait savoir M. Touré.
Plus d'une centaine d'exposants sont présents à cette 14ème édition du SIAGRO qui est également rythmé par des tables rondes animées par des experts, et des ateliers interactifs.
"Depuis 2013, à chaque salon, nous participons et beaucoup de gens apprécient nos produits et deviennent des clients fidèles", se félicite Issa Diène, agent technico-commercial d'une entreprise qui commercialise des produits avicoles.
Pour lui, le SIAGRO est une "réelle mine d'opportunités" qui lui permet d'élargir son carnet d'adresses.
Ouvert le 29 octobre, le Salon international des industries et techniques agroalimentaires prend fin ce 31 Octobre 2024.