Cette jeune femme habitante de Cassis se revoit dans le silence pesant de cette chambre d'hôpital. Elle se retrouve confrontée à l'une des épreuves les plus déchirantes qu'une mère puisse traverser : la perte d'un enfant avant même de pouvoir le tenir dans ses bras. À 28 ans, elle s'apprêtait à devenir mère, un rêve qu'elle nourrissait avec amour et espoir. Son parcours vers la maternité, pourtant prometteur, a pris un tournant tragique qui a laissé des cicatrices émotionnelles profondes.
Tout avait commencé de manière heureuse. Après des années de mariage avec son compagnon, la nouvelle de sa grossesse, en février, était enfin devenue une réalité. Elle avait suivi des consultations médicales régulières, et chaque échographie apportait son lot de bonnes nouvelles : la santé de son bébé était assurée, son développement semblait normal. À 16 semaines, son bonheur était palpable, tout semblait en ordre. Mais le destin avait d'autres plans.
Le matin du 28 juin, alors qu'elle se préparait à vivre pleinement le deuxième trimestre de sa grossesse, des crampes intenses ont commencé à l'inquiéter. Ce qui avait été une journée comme les autres s'est rapidement transformé en un cauchemar. Les saignements qui ont suivi ont jeté un froid glacial sur ses espoirs. Son mari, alarmé par son état, l'a conduite d'urgence à l'hôpital. Ce qui devait être une simple consultation s'est mué en une série d'événements tragiques.
Une fois à l'hôpital, la jeune femme a subi des examens qui ont révélé une réalité cruelle : elle était en train de faire une fausse couche. Les mots prononcés par le médecin résonnent encore dans sa mémoire, tranchants et dévastateurs. La douleur physique qu'elle a ressentie était amplifiée par la douleur émotionnelle de la perte. Lors de l'examen, une docteure inséra un spéculum, provoquant une douleur insupportable et une hémorragie. Dans cette scène tragique, elle aperçut les jambes de son petit garçon.
Admise en gynécologie, elle reçut la confirmation de la perte de son enfant. L'horreur de l'accouchement à ce moment-là, sans préparation ni soutien, ajoutait à sa douleur. Elle accoucha d'un bébé mort-né, et la douleur ne s'arrêta pas là : le placenta ne sortit pas, nécessitant une intervention chirurgicale supplémentaire. Se retrouver à l'hôpital, encore une fois, sans son enfant à ses côtés, était une épreuve que peu de gens peuvent comprendre.
Aujourd'hui encore, elle cherche à se reconstruire après cette tragédie, elle se trouve confrontée à des questions de négligence médicale qui la hantent. Pourquoi sa souffrance n'a-t-elle pas été mieux prise en charge ? Pourquoi des signes d'alerte n'ont-ils pas été entendus à temps ? Son témoignage est un cri du coeur pour celles et ceux qui ont vécu des pertes similaires, un appel à la compassion et à la responsabilité dans le milieu médical.
La douleur de perdre un enfant ne se mesure pas simplement en larmes ou en mots. Elle se cache dans les souvenirs, dans les rêves brisés et dans un futur qui ne sera jamais réalisé. Pour cette jeune femme, chaque jour est un pas vers la guérison, mais la route est semée d'embûches. Ayant porté plainte pour négligence médicale, elle espère qu'une enquête sera instituée pour que justice soit faite.