En Côte d'Ivoire, mi-octobre, un mouvement de grève de trois jours lancé par des syndicats d'enseignants avait perturbé les cours dans plusieurs établissements scolaires publics à travers le pays. Ce débrayage, jugé illégal par les autorités, a suscité une réaction stricte du gouvernement qui a annoncé des sanctions ce mercredi 30 octobre, au terme du conseil des ministres, dont la suspension des salaires des meneurs de cette grève.
Les autorités ivoiriennes ont opté pour la fermeté ce mercredi 30 octobre. Vingt-six organisateurs de la grève qui a paralysé les cours du 15 au 17 octobre dernier ne percevront pas leurs salaires du mois.
Dès la semaine prochaine, ils seront convoqués devant le conseil de discipline, où ils risquent des sanctions pouvant aller jusqu'à la radiation. Amadou Coulibaly est le porte-parole du gouvernement : « Ce n'est pas parce que le gouvernement tend la main que l'on va prendre cela pour de la faiblesse. Cette grève, nous ne le répéterons jamais assez, était illégale. Ils sont allés en grève en connaissant les textes, ça s'appelle de la responsabilité. Il faut assumer les actes. »
Le débrayage observé par ces enseignants avait pour but principal de réclamer une prime incitative. David Biebley, porte-parole des organisations faîtières éducation / formation, se dit surpris par l'annonce de ces sanctions : « Nous sanctionner ne pourra pas nous amener à laisser de côté cette question essentielle. Pour nous, le gouvernement, en recevant notre dossier, devrait déjà nous rassurer, mais en allumant le feu de toutes parts, je pense que le gouvernement n'a pas trouvé la meilleure formule et c'est avec regret qu'on le dit ».
Les autres enseignants grévistes subiront une retenue salariale, proportionnelle au nombre de jours de grève. Des poursuites judiciaires sont également prévues contre ceux soupçonnés d'actes de violence et de destruction de biens publics ou privés durant le mouvement.