Déclenchée depuis le 1eᣴ octobre à cause des impayés, la grève des enseignants de l'université Marien Ngouabi de Brazzaville semble bien partie pour durer. Les négociations engagées avec le gouvernement n'avancent pas d'après les grévistes. Cette semaine, plusieurs formations d'opposition ont pointé avec inquiétude la situation socio-économique du pays.
Dans la cour du Complexe universitaire de Bayardelle, le drapeau vert, jaune, rouge, semble perdre de son éclat. Quelques herbes poussent déjà, là où les étudiants n'ont plus mis les pieds depuis un mois.
À en croire les grévistes, le mouvement va continuer. Les négociations avec le gouvernement n'ont pas bougé. Jean Didier Mbelé est le président du collège de l'intersyndicale : « Nous, travailleurs de l'université Marien Ngouabi ne reprendrons le travail que si l'ensemble de nos revendications, présentées au gouvernement, seront résolues ».
Les enseignants revendiquent au moins trois mois d'arriérés de salaires et les heures supplémentaires dues depuis 2018.
Des étudiants inquiets
La grève bloque les étudiants. Certains comme ce jeune qui prépare sa licence en géographie craignent pour leur diplôme : « J'ai crainte qu'il y ait année blanche, parce que s'il y a année blanche, je vais devoir reprendre la licence (...). Je vois les efforts fournis... tout d'un coup, on vous dit "vous allez reprendre l'année". C'est ça ma crainte », déclare cet étudiant, sous couvert d'anonymat.
Les étudiants demandent au gouvernement de répondre aux revendications des grévistes. « Il ne manque pas des moyens pour que le gouvernement puisse arranger la situation de l'université Marien Ngouabi », estime l'un d'eux. Pour l'intersyndicale, « la balle est dans le camp du gouvernement. »