Afrique: À la COP16 de Cali, des pays africains espèrent un fond spécifique pour la biodiversité

À Cali, en Colombie, les négociations sont entrées dans le vif du sujet durant la COP16 sur la biodiversité. Les séances de travail se concentrent sur deux thèmes majeurs : le partage des bénéfices tirés de l'utilisation des séquences génétiques des plantes et des animaux et la mobilisation d'un éventuel fonds dédié à la biodiversité, des enjeux importants pour le continent africain.

Deux ans après l'adoption de l'accord de Kunming-Montréal pour stopper la destruction de la nature, le premier enjeu de cette COP16, c'est bien que chaque pays fournisse sa stratégie nationale pour y contribuer.

À ce jour, peu de pays africains ont livré une stratégie complète, beaucoup n'ont fait qu'une partie du travail, en présentant des cibles, rapporte notre envoyée spéciale à Cali.

Ousseynou Kassé est le président du groupe Afrique : « Le continent africain a fait beaucoup d'efforts, nous sommes à 75 % de pays qui ont finalisé leurs cibles et qui les ont soumises. Mais pour la soumission des stratégies nationales en matière de biodiversité, le continent africain n'a pas encore pu le faire parce qu'il y a un manque de moyens. Les engagements des pays développés en termes de provision d'argent n'ont pas été respectés. »

À Cali, l'Afrique porte l'appel à l'augmentation des financements pour la nature. Les montants restent en effet bien en deçà des besoins, évalués à 700 milliards de dollars par an.

Un fond spécifique à la biodiversité ?

La création d'un fonds spécifique dédié à la biodiversité est ainsi à nouveau réclamé par la République démocratique du Congo. Eve Bazaiba est la ministre de l'Environnement du pays : « On nous avait donné l'accord pour dire : lorsqu'on va arriver à la COP16, nous allons devoir faire un effort pour que ce [fond spécifique, NDLR.] soit mis sur la table. Et maintenant, nous devons mettre sur la table : le FEM n'est qu'un véhicule provisoire. »

La position duSénégal est de créer un fond pour la biodiversité qui puisse être facilement accessible aux pays africains. Pour Daouda Ngom, ministre de l'Environnement, les fonds climats sont déjà principalement captés par les « pays émergents », qui peuvent « se payer un bureau qui ne travaille que sur ça, ce qui n'est souvent pas le cas des pays africains », et il ne souhaite donc pas que « l'Histoire se répète » avec les fonds dédiés à la biodiversité.

Pour les pays développés au contraire, le Fonds mondial pour l'environnement (FEM), qui héberge actuellement les versements pour la biodiversité, a déjà montré son efficacité.

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