Jeudi 24 octobre, l'annonce officielle de la large victoire du Frelimo, le parti au pouvoir au Mozambique depuis 49 ans, aux élections présidentielles et parlementaires du 9 octobre, a déclenché la colère de l'opposition. Elle a dénoncé des fraudes et appelé à manifester à de nombreuses reprises ces derniers jours alors que les autorités menacent de réprimer tout dérapage et ont décidé de couper l'accès aux réseaux sociaux ce 31 octobre.
Une chape de plomb s'est abattue sur Maputo, la capitale du Mozambique, où les rues sont désertes, les commerces fermés, les réseaux sociaux coupés. La grève nationale a débuté ce jeudi 31 octobre et doit durer jusqu'au 7 novembre prochain.
Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues ce jeudi. Dans la capitale et sa banlieue Matola, des attroupements ont tourné à l'affrontement avec la police. Même scénario dans des villes du nord du pays, ou encore à Tete dans le centre.
C'est le parti d'opposition Podemos et son chef Venancio Mondlane qui ont lancé cet appel : une nouvelle étape dans la contestation menée par l'opposition contre les résultats électoraux tombés le 24 octobre dernier.
Daniel Chapo, du Frelimo, est alors donné largement vainqueur avec près de 71 % des voix. Mondlane, son principal adversaire lors de cette élection présidentielle, et toute l'opposition mozambicaine crient à la fraude et appellent à manifester.
Le pouvoir réprime violemment
Dès le 25 octobre, après l'annonce officielle des résultats, les autorités, qui promettaient de réprimer tout dérapage, avaient violemment maîtrisé les manifestants sortis dans les rues de plusieurs villes du pays. Bilan : au moins onze morts, selon plusieurs ONG, et Amnesty International a fait état d'usage de bombes lacrymogènes ainsi que de tirs à balles réelles. La police avait également procédé à des arrestations arbitraires.
À leur réveil ce jeudi 31 octobre au matin, les Mozambicains n'avaient plus accès à la messagerie WhatsApp, tout comme à Facebook et Instagram sont pareillement coupés. Des plateformes utilisées par le chef de l'opposition pour lancer ses appels à manifester. La police a par ailleurs envoyé des SMS pour demander à la population de ne pas participer à ce qu'ils appellent des actes de « sabotage ».