Sénégal: Le film 'Ni chaînes, ni maîtres' vise à donner 'une image de fierté' aux nouvelles générations, selon son réalisateur

Dakar — Le film français "Ni chaînes, ni maîtres" qui sera projeté en avant première au Sénégal samedi au cinéma Pathé Dakar a pour ambition de donner "une image de fierté" aux nouvelles générations sur le continent, en France et dans les Caraïbes, a expliqué son réalisateur, le Franco-béninois, Simon Moutaïrou.

"L'idée était de faire un film non pas sur l'esclavage, mais sur le marronnage pour donner aux nouvelles générations sur le continent, en France et dans les Caraïbes, une image de fierté", a déclaré, vendredi, le cinéaste lors d'un entretien accordé à l'APS.

Le scénariste qui signe ainsi son premier long métrage avec "Ni chaînes, ni maîtres" en tant que réalisateur l'a abordé sous l'angle du marronnage affirmant qu'il a voulu que son film historique raisonne comme un slogan du présent.

L'objectif était "de remplacer l'image de l'esclave, celui qui subit pour l'instant, une sorte de fiction éternel de l'histoire, par la figure du marron, fier, brave, qui brise ses chaînes, affronte l'ordre colonial et rejoue les cartes de son destin".

Le film tournée à Isle de France actuelle Ile Maurice raconte un drame de 1759 où Massamba, dont le rôle principal revient à l'acteur sénégalais Ibrahima Mbaye "Tché" et de sa fille Mati (la Sénégalaise Anna Thiamdoum) tous esclaves dans la plantation d'Eugène Larcenet (Benoît Magimel).

Vivant dans la peur et le labeur, le père rêve que sa fille soit affranchie, elle de quitter l'enfer vert de la canne à sucre. Une nuit, Mati s'enfuit. Une célèbre chasseuse d'esclaves, madame la Victoire (Camille Cottin), est engagée pour la traquer.

Simon Moutaïrou met l'accent sur cette quête de liberté des marrons, leur courage et l'émancipation payée à prix cher dans cette fiction assimilée à "un manifeste contre toutes les oppressions perpétrées dans le monde d'aujourd'hui".

Le langage du film, wolof et français, "avec un brin de mysticisme et de spiritualité" traduit, selon le réalisateur, "la fierté et la puissance de la richesse du continent africain. Le Français signale avoir puisé chez Sembene Ousmane, notamment, dans son film "Ceddo" (1977) et se faire aider par Khadim Sylla, un spécialiste de la culture wolof et d'autres sénégalais pour réussir ce mixage".

Il précise que "Ni chaînes, ni maîtres", sorti il y a un mois et demi en France, s'adresse à tous aux afro descendants, aux caribéens quel que soit leur âge, à tous les Français.

"C'était extrêmement important de parler de ces pages d'histoire. C'est l'histoire de France. L'esclavage puis la colonisation a fait la richesse, la puissance de la France", insiste-t-il affirmant que c'est à travers l'Histoire avec un "H" qu'il a sa plus grande fierté, l'image de nous-mêmes.

Simon Moutaïrou s'inscrit dans le sillage du cinéaste sénégalais Sembene Ousmane pour changer le narratif et raconter les histoires à partir d'ici (sur le continent) et non pas de façon eurocentrique.

Le film sort le 8 novembre prochain dans les salles à Dakar et sur le continent. Mais auparavant l'avant première est prévue samedi à 20h30 au cinéma Pathé Dakar.

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