De nombreux jeunes de la ville de Bunia (Ituri) disent, depuis quelques jours, s'abstenir du système d'épargne collective dénommée abusivement « ristourne » faute de cas d'abus de confiance.
L'un d'eux, Nelson Kambale, taximan dans cette ville, dit avoir perdu une somme de 300 USD dollars dans ce système :
« J'ai déjà perdu 300 dollars américains. Et des cas comme ça décourage quelqu'un parce que on peut même perdre l'envie d'entrer dans le système de ristourne. La leçon, que j'ai retenue, il faut avoir une bonne trésorière. Pour perdre aussi, vous pouvez avoir un objectif de 1000 dollars. Chacun met par exemple 50 USD le mois. Mais si certains membres peuvent désister et, ça devient un échec ».
D'autres, exerçant le petit commerce, affirment avoir déjà réalisé de grands projets grâce à ce système d'épargne.
Ils recourent à la « ristourne », cette sorte d'épargne collective dont la collecte journalière, hebdomadaire ou mensuelle est remise à l'un des membres.
Ils disent préférer ce système, plutôt que de placer leur argent dans des caisses d'épargne ou de crédits.
La plupart font le taxi dans le centre-ville, d'autres vendent des crédits d'appels téléphoniques, ou encore exercent des activités génératrices de revenus qui leur permettent de mettre quelque chose de côté.
C'est le cas de cette jeune femme propriétaire d'une maison de téléphonie mobile qui grâce à ce système de ristourne, s'est procuré un lopin de terre :
« Avant de commencer la ristourne, c'est bien de varier le montant, ce que tout le monde est en mesure de trouver. Par exemple moi, je fais M-Pesa. Je n'ai pas d'argent. Quand je reçois mon argent de ristourne, j'alimente ma boutique, j'ai déjà acheté un terrain, et je compte construire ».
Cette ristourne se fait sur base d'affinités professionnelles ou familiales.