L'économiste et défenseur des droits humains avait été arrêté le mercredi 30 octobre à Rabat, quelques instants après le départ d'Emmanuel Macron, alors en visite d'État dans le pays. L'activiste a été présenté devant le procureur et mis en examen pour plusieurs chefs d'accusations, dont « diffusion d'allégations mensongères » et « outrage à une décision de justice ». Il a été remis en liberté provisoire vendredi 1er novembre, mais reste poursuivi par la justice.
Vendredi 1er novembre au matin, devant le tribunal de première instance de Casablanca, ils étaient une vingtaine, proches et camarades militants, à être venus apporter un soutien à Fouad Abdelmoumni.
« Après la libération des journalistes et des blogueurs, on croyait à une ouverture d'espace... On est surpris de l'arrestation de Fouad. Nous, à l'Association marocaine des droits humains (AMDH), on considère que l'arrestation de Fouad est une arrestation arbitraire », a expliqué Rhali Aziz, président de l'association.
Le jour de son arrestation, Fouad Abdelmoumni devait se rendre à une réunion de l'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques, quelques instants seulement après le départ d'Emmanuel Macron en visite d'État dans le pays.
D'après les médias locaux, c'est un commentaire sur un post Facebook à propos de l'affaire Pegasus, évoquant l'espionnage de la France par le royaume du Maroc, qui a attiré l'attention. Le militant est également poursuivi pour « signalement d'un crime notoirement fictif dont il sait l'inexistence ».
« On sait très bien que l'arrestation de Fouad, ce n'est pas à cause d'un statut, mais c'est à cause de l'activité entière de Fouad. Fouad, depuis longtemps, c'est la seule voix qui a essayé un petit peu de parler de la situation du Maroc de manière claire », poursuit Rhali Aziz.
Après son passage devant le procureur, le militant ressort donc libre, mais en attente de son procès. Selon l'AMDH, 85 personnes sont actuellement en prison pour des raisons politiques au Maroc.