La reprise économique dans la région demeure « à la traîne » par rapport au reste du monde, selon la Banque mondiale (BM) qui préconise d'investir davantage dans l'éducation.
Sauf accident, le revenu moyen par habitant en Afrique subsaharienne rattrapera enfin, en 2026, son niveau d'avant la pandémie de covid-19. Selon les prévisions de croissance de la BM pour la région, il sera même supérieur de 2 % à celui de 2019. Pour autant, il serait difficile de s'en réjouir, dès lors qu'on se livre au jeu des comparaisons : en Asie du Sud et en Asie de l'Est, la différence de niveau de vie entre 2019 et 2026 sera de 30 % !
Depuis la fin de la crise sanitaire, la reprise au Sud du Sahara a été « lente et à la traîne » par rapport au reste du monde, soulignent les auteurs du rapport semestriel « Africa's pulse », estimant urgent de relancer l'activité pour « sortir du piège de la faible croissance ».
Alors que plus d'un tiers des habitants de la région vivent déjà dans l'extrême pauvreté, « si cette tendance se poursuit sur le long terme, ce pourrait être catastrophique », a alerté Andrew Dabalen, le chef économiste pour l'Afrique de la BM.
Cette institution fait plusieurs recommandations dont la première consiste à investir davantage dans l'éducation. En effet, l'Afrique subsaharienne est la région du monde qui consacre le moins d'argent par habitant au secteur. Un tiers des enfants d'Afrique subsaharienne abandonne l'école, avant d'avoir terminé le cycle primaire.
Elle se dit consciente des « pressions budgétaires actuelles » qui « imposent des choix difficiles aux décideurs politiques ». Une trentaine d'États dépense plus en services de la dette que dans les budgets d'éducation et de santé réunis. Pourtant, « le rendement économique dans l'éducation est élevé », souligne l'institution, et permet de « créer un cercle vertueux ».
Par exemple, une éducation de base universelle permettrait de doubler le produit intérieur brut par habitant, ce qui équivaut à 1.4 point de pourcentage de croissance économique supplémentaire, chaque année.
Avec une main d'oeuvre qui devrait doubler d'ici à 2050, la BM alerte : « Le fait de ne pas investir dans l'éducation, aujourd'hui, nuira au développement économique pendant des décennies ». Pour parvenir à l'éducation universelle d'ici à 2030, 11 millions d'enseignants supplémentaires et la construction de 9 millions de classes seraient nécessaires sur le continent.