Une nouvelle étape cruciale vient d'être franchie dans l'affaire opposant Abdouraman Hamadou Babba au Directeur Général d'ELECAM. Le 31 octobre 2024, le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, présidé par Camille Faustin Alima, s'est déclaré matériellement incompétent pour statuer sur le respect de l'article 80 de la loi électorale.
Au coeur de cette bataille juridique se trouve l'obligation légale du DG d'ELECAM de publier la liste électorale nationale avant le 30 décembre de chaque année. Cette liste doit inclure l'ensemble du corps électoral et intégrer toutes les modifications survenues entre le 1er janvier et le 31 août, conformément aux dispositions du Code Electoral camerounais.
Face à cette décision qualifiée d'"étonnante" par le plaignant, Me Belinga Ambara François, conseil d'Abdouraman, a été mandaté pour saisir la Cour d'Appel. Cette démarche s'inscrit dans une volonté de faire respecter les dispositions légales régissant le processus électoral au Cameroun.
Le requérant dénonce la position du Directeur Général d'ELECAM, Erik Essousse, accusé de violer la loi "à sa guise". Cette situation soulève des interrogations sur la transparence du processus électoral, particulièrement à l'approche de l'élection présidentielle de 2025.
Abdouraman Hamadou Babba met en garde contre les conséquences potentielles d'une justice qu'il juge défaillante sur cette question. Il évoque la possibilité de transposer le débat sur le terrain politique, voire politico-social, avant l'échéance présidentielle.
La question fondamentale posée par cette affaire concerne le pouvoir discrétionnaire du DG d'ELECAM dans la gestion des élections, une prérogative que le plaignant conteste fermement au nom de la souveraineté populaire.