Marrakech — Les participants à une table ronde sur les industries culturelles et créatives (ICC) en Afrique, ont plaidé, vendredi à Marrakech, pour un véritable soutien des acteurs publics et privés à ces industries en vue de les transformer en véritables catalyseurs de développement sur le continent.
Les intervenants à cette table ronde, tenue dans le cadre de la 5ème édition du Choiseul Africa Business Forum, organisée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ont ainsi indiqué que la réalisation du plein potentiel économique des ICC implique un soutien des acteurs publics et privés, notamment en matière de formalisation du secteur, d'accompagnement technique et matériel et de protection de la propriété intellectuelle.
Dans ce sens, le chef de département des musées à la Fondation nationale des musées (FNM), Abdelaziz El Idrissi, a souligné que la Fondation a revu la carte muséale du Maroc, en renforçant la présence des musées au Royaume, avec actuellement une vingtaine de musées répartis sur toutes les régions.
Il a également précisé que la FNM veille à valoriser le patrimoine artistique, à travers un écosystème de formation et d'éducation et en protégeant les droits d'auteur, ajoutant que sur le plan de la culture en général, le Maroc dispose du Fonds national de l'action culturelle (FNAC) qui subventionne la création artistique.
Pour sa part, le vice-président de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC), Fihr Kettani a affirmé que le secteur des ICC en Afrique est en pleine évolution et offre un potentiel immense économique et sociétal.
Au Maroc, elles constituent un vecteur de développement économique considérable, a-t-il ajouté, notant qu'entre 2019 et 2023, le nombre d'entreprises opérant dans ce secteur a augmenté de près de 33%, tandis que celui d'employés a enregistré une hausse de 20%.
Il a aussi évoqué les filières en développement au Royaume, dont le cinéma audiovisuel, les spectacles vivants, les festivals, les arts visuels, mettant en avant également le gaming, devenu un enjeu majeur pour le Maroc.
Dans ce sens, il a rappelé l'organisation de la première édition du "Morocco Gaming Expo" pour promouvoir l'industrie nationale des jeux vidéo.
De son côté, le président de l'ONG "African Artists for Development", Matthias Leridon, a précisé que les ICC constituent près de 10% du PIB de l'Afrique, précisant que le continent dispose d'un potentiel important en la matière.
Toutefois, le défi est de pouvoir transformer ces inspirations en industries, ce qui nécessite d'investir massivement dans les infrastructures de transformation.
Quant au directeur de MTN digital, Christian Bombrun, il s'est dit impressionné par l'essor des ICC en Afrique, notamment dans le secteur de la musique africaine, avec près de 15 milliards de titres musicaux en afro beats ayant eu un écho dans le monde entier.
La musique, la mode ou encore les jeux vidéos ou l'e-sport, disposent d'un potentiel économique considérable, estimé à 4,2 milliards de dollars, a-t-il relevé.
Soutenues par le développement continu des marchés numériques, les ICC jouent un important effet de levier sur l'économie des pays, en créant de l'emploi, en stimulant le tourisme et en développant des talents locaux.
Placée sous le thème "Co-construire des stratégies gagnantes et durables: rôle moteur du secteur privé et de la coopération avec le secteur public", la 5ème édition du Choiseul Africa Business Forum réunit des décideurs de haut niveau venus d'Afrique, d'Europe et du Golfe autour du développement économique et des opportunités d'investissement en Afrique.