Des médias ont été pris pour cibles de violentes attaques dans certaines provinces de l'Est où les combats opposent des milices de la rébellion aux forces gouvernementales, indique l'ONG Journaliste en danger (JED) dans son rapport publié vendredi 1er novembre.
A l'occasion de la célébration, le 2 novembre 2024, de la onzième Journée internationale de la fin de l'impunité des crimes commis contre les journalistes, Journaliste en danger a publié son rapport annuel 2024 intitulé : « Nouvelle loi sur la presse, nouveaux abus contre les journalistes : les nouveaux visages de la Censure en RD Congo ».
Ce rapport est rendu public dans un contexte politique et sécuritaire marqué par la persistance de la guerre dans l'Est de la RDC. Les hostilités dans cette région, depuis l'occupation de plusieurs territoires par des rebelles soutenus par le Rwanda, se sont accompagnées d'une recrudescence d'attaques contre la presse.
Ces affrontements ont largement exposé les journalistes, pris entre les feux de l'armée nationale et des rebelles, poussant plusieurs d'entre eux à arrêter leurs émissions et abandonner leurs localités pour se réfugier dans des lieux plus sûrs.
En dépit de la promulgation de la nouvelle loi sur ce secteur, constate JED, la situation générale de l'après les états généraux de la presse, tenus en 2022, se caractérise par des tentatives répétées de museler la presse ou d'imposer une ligne de conduite aux organes de presse, et de réduire au silence les voix discordantes.
« Les graves décisions qui ont été prises dès le début de cette année, en février 2024, par le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), notamment, d'interdire aux médias de diffuser les informations en rapport avec la rébellion dans l'Est de la RDC ; de ne plus diffuser des débats ou des émissions à téléphones ouverts à propos des opérations militaires ou même d'interviewer les forces dites négatives, constituent des actes de censure qui violent des droits garantis par la Constitution », relève le rapport de JED.
L'ONG considère que la situation sécuritaire fragile, notamment en raison des conflits armés persistant à l'Est du pays, ne doit pas servir de prétexte aux autorités pour entraver le travail normal de la presse et imposer un régime de censure sur les médias.
La journée du 2 novembre a été retenue par les Nations unies en mémoire des deux journalistes français, Ghyslaine Dupond et Claude Veron assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.