Burkina Faso: D'un anniversaire à l'autre

3 Novembre 2024

Les Forces armées nationales (FAN) ont célébré leurs 64 ans d'existence, vendredi 1er novembre 2024. Dans un contexte de lutte contre le terrorisme, le chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, a salué la bravoure des Forces combattantes, qui défendent jour et nuit le territoire national au prix de leurs vies. « Puisse cette commémoration renforcer à jamais la loyauté, l'engagement et la détermination des Forces combattantes à libérer notre pays et surtout susciter en chaque citoyen, le patriotisme et une adhésion totale à la défense de la Patrie », a souhaité le président du Faso.

Ce vœu sonne comme un appel à la mobilisation générale contre les ennemis de la Nation, qui comme toujours ont échoué à faire courber l'échine à notre chère patrie, résiliente à toute épreuve. Pour la 3e année consécutive, d'ailleurs, les thèmes de célébration tournent autour de la mobilisation, la loyauté, l'engagement, la détermination des Forces combattantes, mais aussi de la synergie entre Forces armées nationales et populations. Et l'armée n'a de cesse montré ce visage humain au citoyen, au-delà de le protéger, est présente à ses côtés au champ, dans les centres de santé, dans les classes...

Le Burkina Faso a surmonté de nombreuses épreuves, qui ont forgé sa réputation et renforcé sa carapace contre n'importe quel prédateur. Il reste au pays des Hommes intègres à vaincre l'hydre terroriste. Et la victoire n'est plus bien loin, avec 70% du territoire reconquis, pour peu qu'on garde l'espoir et la foi, et que l'ensemble des Burkinabè s'unisse autour de son armée. 2025 s'annonce comme une année décisive et chaque citoyen, selon le souhait des autorités, doit prendre conscience et s'engager véritablement comme combattant « avec son arme », car dans cette guerre se joue le destin de tous.

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La commémoration de la fête de l'armée a été précédée la veille, jeudi 31 octobre 2024, par la célébration du 10e anniversaire de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui avait conduit à la chute du régime de Blaise Compaoré, après 27 ans de pouvoir. Ce règne devrait se prolonger n'eut été l'échec du projet de modification de l'article 37 de la Constitution portant limitation de mandats présidentiels.

Comme le 3 janvier 1966, ce tournant historique illustre, une fois de plus, la capacité du peuple burkinabè à transcender ses divergences sociopolitiques pour sauver une demeure commune en péril. Dix ans sont déjà passés. Une décennie partagée entre espoir et déception. La pertinence de la synergie d'actions des 30 et 31 octobre 2014 se retrouve dans la menace qui pèse depuis janvier 2016 sur tout un pays qui vit des moments sombres de son histoire contemporaine.

Dix ans après l'insurrection populaire, il ne s'agit plus de barrer la route à un pouvoir dont la longévité et la gouvernance sont décriées à cor et à cri. Il est question cette fois-ci de s'élever contre un ennemi commun, le terrorisme dont les effets pervers ne cessent de compromettre l'intégrité territoriale et la cohésion nationale. La bravoure d'il y a dix ans doit entretenir l'orgueil guerrier du Burkinabè d'aujourd'hui. Quoique la célébration de ce 10e anniversaire soit symbolique, elle a tout de même donné lieu à une mobilisation spontanée comme celle qui a prévalu à l'époque, quand l'appel de la conscience collective a été lancé pour se débarrasser d'un projet dangereux pour l'avenir du pays.

Cette même hargne individuelle et collective d'un peuple à prendre tout un destin national en main devrait prendre le dessus sur toutes les considérations face aux terroristes qui restent et demeurent le seul et unique ennemi de tout Burkinabè. Pour qu'un pays existe, pour qu'un territoire subsiste dans ses limites historiques, pour qu'un peuple survive parmi tant d'autres, pour qu'une Nation imprime son aura, pour qu'un Etat continue de s'affirmer, le rassemblement, la mobilisation et l'union d'un Burkina Faso debout et engagé doit triompher et prévaloir.

La vraie commémoration qui vaille pour tous ces insurgés, c'est de s'engager corps et âme dans une bataille sans merci pour recouvrer dans les plus brefs délais l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance véritables. Il faut donc se mettre en ordre de bataille derrière les leaders actuels de la Transition, pour écrire les plus belles pages de l'ère post-insurrection. Le changement de la devise du pays en « La patrie ou la mort, nous vaincrons » est plus qu'opportun pour sauvegarder l'essentiel. Ni les regrets, ni les récriminations ne doivent amener un citoyen à perdre de vue la nécessité de sortir cet héritage commun du gouffre dans lequel il se trouve.

Il est temps que l'adversité générale soit le ciment qui réunit et unit les 20 millions de Burkinabè afin de préserver coûte que coûte cet héritage. Chacun est appelé à se mettre sur le piédestal du sacrifice suprême parce que la patrie prime.

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