Le Togo s'engage dans une nouvelle phase de son développement économique avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI). Suite aux récentes assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie, a visité Lomé pour réaffirmer l'engagement de l'institution à accompagner les efforts du Togo en matière de croissance et de stabilité économique.
En début d'année, le Togo a signé un programme de Facilité élargie de crédit (FEC), permettant au pays d'accéder à environ 390 millions de dollars sur une période de 42 mois. Le premier décaissement de 58,7 millions de dollars est attendu sous peu, marquant le début d'une coopération renforcée avec le FMI pour consolider les finances publiques et stimuler une croissance inclusive.
Le programme, soutenu par le FMI, a pour but de préserver la stabilité macroéconomique, d'accélérer la réduction de la pauvreté, et de rendre la croissance économique plus inclusive tout en renforçant la viabilité de la dette du pays. Pour y parvenir, le gouvernement togolais a conçu un ensemble de réformes structurelles, visant à soutenir la croissance économique et à limiter les risques pour les finances publiques et le secteur financier.
Parmi les mesures phares figurent :
Le renforcement des dépenses sociales et de la protection sociale : Ces initiatives visent à offrir un filet de sécurité aux populations les plus vulnérables, contribuant ainsi à une croissance économique plus équitable.
Le rééquilibrage des finances publiques : Pour accroître les recettes de l'État, des réformes fiscales et budgétaires ambitieuses sont prévues, ce qui permettrait de réduire le déficit tout en finançant des programmes sociaux.
La réforme du secteur bancaire : Ce volet comprend la recapitalisation de l'UTB, dernière banque publique du Togo, afin d'assurer une plus grande stabilité du secteur financier.
La participation du Togo au programme FEC apporte plusieurs avantages notables. Premièrement, le pays bénéficie d'un soutien financier à faible coût, avec des prêts à des taux d'intérêt très bas, voire nuls. Ce financement concessionnel contribue à réduire la pression sur la dette publique et permet de financer des projets prioritaires sans alourdir le fardeau financier.
Deuxièmement, le FMI fournit une assistance technique et un suivi régulier qui aideront les autorités togolaises à atteindre les objectifs fixés dans le cadre du programme. Cette expertise est précieuse pour la mise en oeuvre des réformes économiques et le renforcement des institutions locales.
Enfin, l'adhésion du Togo au programme FEC améliore la confiance des investisseurs internationaux et des autres bailleurs de fonds. En s'engageant dans ce programme, le Togo envoie un signal fort aux marchés internationaux, montrant sa détermination à entreprendre des réformes crédibles et à maintenir une gestion saine de son économie.
La stabilité macroéconomique du Togo est également cruciale pour l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont le pays est membre. Le programme FEC contribue à préserver la stabilité macroéconomique et extérieure dans la région, renforçant ainsi l'intégration économique de l'UEMOA.
Le nouveau ministre de l'Économie et des Finances, Essowè Georges Barcola, a été chargé de mettre en oeuvre cette feuille de route ambitieuse. Sa mission consistera à équilibrer les besoins en dépenses sociales avec la nécessité de renforcer la viabilité de la dette, dans le cadre des engagements pris avec le FMI.