Après la mort, en mai 1016, de son frère Badis parti dans l'est algérien réprimer une sédition fomentée par son oncle Hammad, Sayda Sanhajia, alias Om Malal, est chargée par un conseil de sages de régenter l'Ifriqiya en attendant l'accession à la majorité de son neveu Moïz ibn-Badis, alors âgé seulement de 8 ans.
Combien dura la régence de Sayda Sanhajia ? Les historiens ne le précisent pas même s'ils parlent de traités conclus entre le prince et des divers dissidents dès 1017, c'est-à-dire un an seulement après la disparition de son père alors qu'il n'avait que 9 ans, ce qui est encore loin de la maturité requise. On devine alors que la régente concluait elle-même ces traités au nom de son neveu.
La dynastie de la confédération amazighe des Zirides, dont Sanhaja est la branche qui a exercé le pouvoir à partir de Mahdia, a régné sur l'ensemble du Maghreb à partir de Mahdia. Mais rapidement des tendances centrifuges ont émergé, entamant le morcellement de la province qui dépendait alors du pouvoir chiite des Fatimides installés au Caire. On devine alors les problèmes auxquels a tout de suite été confrontée cette femme qui a pris le relais de son frère al-Mansour en pleine confrontation avec Hammad ibn Bologhine, son oncle, installé par son frère gouverneur de l'Ifriqiya centrale (actuelle Algérie).
Pour sauvegarder l'héritage de son frère al-Mansour, Sayda entretint des rapports diplomatiques privilégiés avec les autres voisins tels que l'Andalousie et l'Egypte. Elle bâtit ainsi des alliances qui lui ont épargné des soucis supplémentaires avec les dissidents, Fès étant à son tour entrée en dissidence vers 1019. Mais surtout elle se concentra sur l'éducation de l'héritier du trône, l'entourant de sa bienveillante affection et le confiant aux meilleurs précepteurs pour qu'ils le préparent de leur mieux à sa future charge.
Devenu adulte, le prince voua à sa tante la déférence due à une mère mais, surtout, continua à trouver auprès d'elle les sages conseils qui ont permis à son règne d'être l'un des plus brillants de l'histoire du pays. Les sources historiques n'indiquent pas combien dura la régence d'Om Malal ni quels ont été les principaux événements qui ont marqué cette mission.
Par contre, nous disposons de plus de détails sur la fin de sa vie. Nous savons qu'elle est tombée gravement malade vers l'an 1023 et qu'elle a été entourée d'une constante sollicitude de la part d'el-Moïz qui lui rendait visite quotidiennement pour s'enquérir de son état et lui prodiguer ses témoignages d'affection. A son décès, il la fit placer dans un cercueil serti d'or et de pierres précieuses et lui organisa des funérailles grandioses, avec le sacrifice de 1.000 moutons.