Ile Maurice: Meurtre de Kistnen - Un policier aurait filmé «kitsoz»...

Fidèle à ses promesses, Missie Moustass a posté cinq autres bandes sonores, cette fois autour de la mort de Soopramanien Kistnen. Et cela, malgré les conditions adverses pour lui. Pour rappel, au moment de la mise en ligne, aux alentours de 6 heures, les restrictions d'accès aux réseaux sociaux étaient toujours de mise...

Avant la levée du blocage, les bandes sonores comptaient déjà plus de 30 000 écoutes, vues chacune. C'est la dernière conversation qui retient l'attention. Elle a lieu entre Pravind Jugnauth - ce dernier ayant confirmé face aux journalistes hier qu'il s'agit bien de sa voix - et une autre voix attribuée au DCP Heman Jangi. Ce dernier, dans une conversation d'environ deux minutes, envoie des «yes sir» ou simplement des «sir» à... 17 reprises.

Lors de la conversation, Pravind Jugnauth informe son interlocuteur qu'il lui a envoyé le nom d'un assistant surintendant de police qui était posté à St.-Pierre au moment de la mort de Soopramanien Kistnen. La voix attribuée au DCP dit même que «mo bien ek li». Pravind Jugnauth lui explique alors que, selon ses informations non confirmées, l'ASP en question «konn kitsoz lor lamor Kaya» et, devant la confusion de la personne à l'autre bout du fil, précise qu'il parle de Soopramanien Kistnen.

Pravind Jugnauth ajoute en outre que l'ASP aurait des informations matérielles sur cette affaire et qu'il pense que ce policier «inn filme kitsoz ousi», raison pour laquelle il faut l'approcher. Qui est cet ASP ? Quelles informations matérielles détient-il et de quelle vidéo parle cette voix ? Est-ce une preuve, ou du moins une pièce majeure du puzzle qui pourrait aider à remonter jusqu'aux assassins de l'agent du MSM ? Autant de questions qui restent posées.

Dans d'autres vidéos, on entend une conversation entre Pravind Jugnauth et une personne dont l'identité n'est pas établie. La voix non attribuée explique que les choses ont mal tourné, car le Directeur des poursuites publiques (DPP) a amendé le «cahier des charges». Et qu'«avan, li ti donn li lor Sektion 110. Asterla, linn donn li lor Sektion 111, kot DPP inn pran tou kontrol». Il semble que cette conversation ait eu lieu alors que l'enquête judiciaire débutait. Le Premier ministre sortant, parlant sans doute de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath, estime qu'elle aurait dû savoir comment mener cette affaire. L'autre voix poursuit : «DPP in sanz so kayer de sarz... saem enn mo zot servi la, kot li gagn drwa ale kot li pa gagn drwa ale.»

À noter que son ignorance du jargon légal laisse présager qu'il ne s'agit pas d'un employé de la cour. La personne explique en fait que le DPP s'est appuyé sur l'article 111 de la District and Intermediate Court Act pour mener l'enquête judiciaire. Pravind Jugnauth fait en outre une confidence de taille : «Komie mo pou kav interfere ladan...»

Dans la première bande sonore, toujours les mêmes voix. Le sujet de la conversation, cette fois-ci, a trait à la convocation des témoins pendant l'enquête judiciaire sur le meurtre de Soopramanien Kitsnen devant la cour de Moka. Pravind Jugnauth explique que, selon la loi, c'est la magistrate qui a le dernier mot quand il s'agit de convoquer les témoins, et non le DPP et encore moins les avocats. «DPP pa kav fors lakour», fustige-t-il, ajoutant que les seniors qu'il a sollicités sur cette affaire lui ont dit que la magistrate déraille. «Si les li fer, li pou form parti konplo-la.»

Selon les dires de Pravind Jugnauth ce sont les avocats et le représentant du DPP qui dirigeaient les travaux, et qu'il ne peut pas laisser perdurer cette situation, qu'il ne pourra pas «rester sans réactions» et que les choses vont devenir «plus graves» car il y aura certaines choses qu'il devra faire aussi. Et il précise qu'il faut faire en sorte de conclure les travaux afin que la police puisse enquêter par la suite, ajoutant que si Soopramanien Kistnen a été tué, il souhaite lui aussi savoir ce qui s'est passé...

Des phrases ont aussi retenu l'attention dans les autres bandes-sons. Notamment la conversation entre une voix attribuée à l'avouée Shamila Sonah-Ori et une autre à Ken Arian. L'avouée explique que «Yogida pa anvi retard so case. Selma, kan li al donn lanket, bann-la pou loz enn formal charge». Ken Arian ne semble pas convaincu. «Li pa kav get li, li bizin get the bigger picture» et affirme que la question sera soulevée avec le Premier ministre. La voix attribuée à l'avouée confie qu'elle pense que les avocats de Yogida Sawmynaden ne sont pas «ase forceful» avec lui. Ce à quoi l'autre répond : «Bizin dir li si li pou kontign koumsa, bizin dir Raouf avoy ferfout, les li demerd li ek so kouyonad.» La voix, présumément celle de Shamila Sonah Ori poursuit que le but est aussi de «protez lezot dimounn».

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