Nous sommes à exactement une semaine des élections générales, les votants étant appelés aux urnes dimanche prochain, soit le 10 novembre. Chose inquiétante toutefois : le bureau du commissaire électoral fait face à une pénurie de personnel dans certaines circonscriptions, en raison de la réticence des fonctionnaires à participer aux opérations liées au scrutin. Cette situation pose un défi à l'organisation efficace du processus électoral. Pour pallier ce manque, le High Powered Committee (HPC) de la fonction publique a reconnu la nécessité de revoir les primes reversées aux agents électoraux, espérant ainsi motiver davantage de fonctionnaires à se porter volontaires. Les allocations d'un presiding officer passent ainsi de Rs 10 500 à Rs 12 000, tandis que celles des poll clerks, ballot box clerks et directing clerks grimpent de Rs 4 800 à Rs 5 500...
Une réunion spéciale, qui a eu lieu le 30 octobre, a permis au HPC d'acter cette revalorisation. Les agents occupant ces fonctions, qui travailleront également le jour du dépouillement, bénéficieront d'une allocation supplémentaire de Rs 2 000, contre Rs 1 600 auparavant. De plus, une nouvelle prime de déplacement de Rs 3 000 a été introduite pour encourager les agents à travailler en dehors de leur circonscription de résidence.
Néanmoins, plusieurs fonctionnaires témoignent de leur réticence initiale à accepter ces missions, malgré la revalorisation des indemnités. «Oui, on a bien augmenté les primes pour les agents électoraux, mais cela reste un travail très exigeant avec beaucoup de responsabilités. Je pense que, plus que de l'argent, il faudrait des garanties sur notre sécurité et sur les conditions de travail», déclare une fonctionnaire qui a finalement cédé à l'appel. Il faut savoir que de nombreux fonctionnaires participent aux préparatifs électoraux en amont, installant les bureaux de vote et travaillant le jour du scrutin dès les premières heures de la matinée jusqu'à au moins 20 heures. Le lendemain, ils arrivent dans les centres de vote dès 5 h 30, sans savoir à quelle heure leur mission se terminera.
Le bureau du commissaire électoral (OEC) assure de son côté que des dispositions ont été prises pour optimiser la gestion du personnel durant les prochaines législatives. «Pour garantir le bon déroulement des opérations de vote et de dépouillement, l'OEC a prévu un effectif renforcé pour pallier les absences de dernière minute ou les prolongations de travail, notamment durant le dépouillement. Ainsi, au-delà du nombre minimum requis, d'autres membres du personnel sont en stand-by pour faire face aux imprévus», explique Rabin Bhujun, consultant en communication et porte-parole de cette instance.
Les urnes bel et bien transparentes
Des photos circulant sur les réseaux sociaux ont laissé penser que les urnes qui seront utilisées lors du scrutin étaient désormais opaques, suscitant des interrogations et inquiétudes parmi les Mauriciens. Interrogé sur le sujet, l'EOC rassure et précise que les urnes servant à recueillir les votes sont bien transparentes, comme elles le sont depuis plusieurs élections générales, ainsi que pour l'Assemblée régionale de Rodrigues et les conseils municipaux et villageois. «Ces urnes permettent de voir à l'intérieur, assurant un niveau de transparence tout au long du processus de vote et de dépouillement», souligne Rabin Bhujun.
Il existe également d'autres types de boîtes, de couleur noire ou grise, utilisées pendant les élections, mais celles-ci ne contiennent aucun bulletin de vote. Ces boîtes solides servent uniquement au transport de documents, formulaires, fournitures de bureau et autres matériels nécessaires au personnel électoral, conclut Rabin Bhujun.