Enfin, le procès sur le détournement des fonds des forages et des lampadaires publics s'ouvre aujourd'hui à la Cour de cassation. Aux prises : le ministère public contre l'ancien ministre du Développement rural, François Rubota et l'entrepreneur Mike Kasenga. Un 3ème maillon de cette chaîne, l'ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi, va manquer à l'appel.
Et pour cause : les immunités parlementaires qui le protègent. Tout juste, le temps pour l'Assemblée nationale de s'en charger. On croit savoir que la Chambre basse du Parlement ne va pas s'ériger en bouclier pour protéger les présumés détourneurs des fonds publics. L'exemple de Matata Ponyo qui a choisi de se soustraire de la justice alors qu'il ne cesse de clamer son innocence dans le détournement des fonds alloués au projet agricole de Bukanga Lonzo, hante encore les esprits.
Entretemps, Rubota a eu à bénéficier d'une liberté provisoire tandis que son coaccusé, Mike Kasenga, est resté en détention préventive à Makala. L'ouverture de ce procès coïncide avec l'annonce du début de l'évaluation de l'action gouvernementale pour ce mois de novembre 2024, cinq mois après la formation du gouvernement Suminwa. Un signal fort en ce deuxième quinquennat de Félix Tshisekedi qui lui permettra de sceller la fin de l'impunité. Ce sera une mention spéciale pour ce gouvernement, mais beaucoup plus pour le ministre de la Justice qui a fait de l'assainissement de l'appareil judiciaire son cheval de bataille.
S'agissant du procès, l'on dirait que c'est l'un des plus grands procès de l'histoire de l'exécutif national. D'autant plus qu'il implique deux membres du Gouvernement central. Mais, cette action judiciaire ne saurait être complète sans la présence de l'ancien ministre des Finances. Pour ce faire, Nicolas Kazadi a eu à témoigner de sa volonté de collaborer avec la justice après son retour d'un séjour médical à l'étranger alors qu'une certaine opinion le soupçonnait de chercher à s'échapper de l'action en cours.
Si dans la même optique, il peut accepter de se présenter librement plutôt que d'attendre les procédures de la levée de ses immunités, ce sera davantage, la preuve de sa bonne disposition d'un homme d'Etat qui s'assume en collaborant avec la justice, contrairement à Matata Ponyo qui en fait voir de toutes les couleurs à la République, se cachant derrière de nombreuses procédures.
Ce procès sur les forages ne doit pas ressembler à celui des 100 jours de Félix Tshisekedi qui a, malheureusement, fait flop. Tout le monde a été innocenté malgré le détournement avéré des deniers publics.