Dans une lettre ouverte, accompagnée d'une pétition en ligne, des "citoyens" interpellent le Président et le Premier ministre sur la crise de l'eau et de l'énergie. Ils demandent des solutions rapides et pérennes.
Un cri de libération. C'est ainsi qu'est intitulée une lettre ouverte, datée du 1er novembre, et adressée au président de la République et au Premier ministre, signée par "des citoyens", affirmant être sans attache politique. Il s'agit d"'un appel direct et urgent au Président et au Premier ministre", affirment les signataires de la missive. Une interpellation face à la crise de l'eau et de l'électricité.
"Il est impératif de solutionner ces problèmes au plus vite et de façon pérenne, pour éviter l'explosion sociale, et pour sauvegarder les droits fondamentaux des Malgaches", affirment les signataires de la lettre dans l'entrée en matière d'une pétition qu'ils ont lancée en ligne pour soutenir leur initiative.
"Ces trois derniers mois, les coupures d'électricité et d'eau, qui constituent quelque part une forme de violence, ont empiré à Antananarivo et dans plusieurs régions de l'île. Cette situation a des conséquences désastreuses sur l'économie, la santé, l'éducation et l'hygiène. En un mot, sur la survie de la population, déjà plongée dans une situation de précarité extrême", affirme la lettre ouverte.
Les signataires de la lettre ouverte dénoncent aussi "la répression" des manifestations exprimant le ras-le-bol face aux coupures d'eau et d'électricité. Surtout qu'aux initiatives politiques pour résoudre la crise d'eau et d'énergie, la Jirama inflige deux fois plus de coupures d'eau et d'électricité.
Mercredi, par exemple, Andry Rajoelina, président de la République, a donné comme consigne de faire fonctionner tous les groupes thermiques qui approvisionnent la Jirama en électricité. Une initiative au prix fort, puisque le locataire d'Iavoloha, lui-même, affirme que l'essentiel du budget de l'État est affecté à la lutte contre le délestage.
Solutions jusqu'à la racine
Pourtant, rien n'y fait, les coupures persistent, durent toujours aussi longtemps et sont toujours aussi fréquentes. La Jirama sort des placards l'argument des pannes techniques dans les sous-stations pour expliquer la persistance des longs délestages. Surtout que ces derniers jours, les coupures d'eau, ici aussi, soit disant à cause de pannes techniques, reviennent en force.
Dans une certaine mesure, la situation s'apparente à une insubordination délibérée des responsables de l'approvisionnement en eau et en électricité. Soit, aucune des solutions d'urgence ne suffit face aux multiples et tentaculaires problèmes de la Jirama. Les signataires de la lettre ouverte "exigent" ainsi que les tenants du pouvoir résolvent rapidement le problème jusqu'à la racine.
Des universitaires, des juristes, des figures du monde culturel, des noms de la société civile et des gens des médias, ainsi que des acteurs politiques à part entière sont parmi les signataires de la lettre ouverte datée du 1er novembre. Bien qu'ils affirment être apolitiques, une partie est connue pour avoir une opinion tranchée et une position affirmée contre les tenants du pouvoir.
Toutefois, qu'importe l'obédience ou l'opinion politique, difficile de rester de marbre face aux gênes causées par les coupures d'eau et d'électricité, ainsi que leurs conséquences socio-économiques. Étant donné la situation et l'exaspération populaire qui se fait de plus en plus bruyante, chaque coupure est une coupure de trop.